SIDI BOUZID, 5 fév 2011 (TAP) - De graves troubles se sont déclenchés, vendredi soir, devant le commissariat de police, avenue Habib Bourguiba, à Sidi Bouzid, où des centaines de personnes ont afflué en masse, suite au décès de deux jeunes dans un incendie survenu au siège du commissariat de police pour des raisons inconnues. Les deux jeunes étaient en état d'arrestation. Les services du ministère de l'Intérieur ont ouvert une enquête pour déterminer les causes de l'incendie. Durant la nuit de vendredi à samedi, trois voitures dont l'une appartenaient à la police, ont été incendiées par les manifestants qui ont empêché les agents de la Protection civile d'intervenir pour éteindre le feu, au risque de se propager à la station d'essence située à proximité. Des renforts de l'armée nationale ont été dépêchés sur les lieux pour disperser les manifestants. Malgré les tirs de sommation de l'armée, plusieurs manifestants se sont faufilés à l'intérieur du commissariat et se sont emparés de tous les documents et équipements (chaises, climatiseurs..) qu'ils ont fait brûler à l'extérieur. Les manifestants sont restés sur les lieux jusqu'à une heure tardive de la nuit malgré le couvre-feu. Par ailleurs, des dizaines de personnes ont tenté, la nuit de vendredi, d'attaquer la prison civile, dans la région, mais l'armée les en a empêché. Les troubles se sont propagés dans plusieurs quartiers où des coups de feux ont été entendus. Aucune perte humaine ou matérielle n'a ont dénombrées, selon les dernières informations disponibles. Samedi matin, des dizaines de personnes se sont rassemblées à proximité du commissariat de police. Les cours ont été suspendus dans certains lycées. Les élèves ont organisé des marches pacifiques à travers les principales artères de la ville. Le marché hebdomadaire de la ville, prévu samedi, a enregistré une faible affluence des citoyens qui craignaient l'aggravation de la situation. La mort des deux jeunes dans l'incendie du commissariat de police est survenue, vendredi soir, aux environs de 19H30. L'une des victimes, Adel Hammami, a été arrêtée vers 13H00 pour avoir tenté de semer le trouble en faisant croire aux citoyens que des aides financières étaient distribuées au siège du gouvernorat. L'autre victime, Ridha Bakkeri, a été arrêtée vers 17H00 suite à une plainte de son père pour avoir été agressé