TUNIS, 21 fév 2011 (TAP) - MM. Ahmet Davutoglu, ministre turc des Affaires Etrangères, et Thorbjorn Jagland, secrétaire général du Conseil de l'Europe, ont tenu, lundi après-midi, une conférence de presse, au cours de laquelle ils ont évoqué le contenu des entretiens qu'ils ont eus avec M. Mohamed Ghannouchi, Premier ministre du Gouvernement provisoire. Le Chef de la diplomatie turque s'est déclaré honoré d'être en Tunisie, pour évoquer la mutation démocratique du pays, relevant que le succès du processus démocratique, en Tunisie, est aussi celui de la région toute entière. Il a expliqué que les entretiens avec le Premier ministre ont été très fructueux et ont permis d'examiner les différents défis auxquels est confronté le changement démocratique, et de passer en revue les formes d'aide possible contribuant au succès du processus. Le ministre turc a ajouté que le Conseil de l'Europe a une grande expérience, dans le domaine de l'instauration de la démocratie sur la base des principes de l'Etat de droit et des droits de l'Homme, faisant part de la disposition du Conseil d'apporter son aide à la Tunisie, dans ce changement historique. Après avoir rappelé que la Tunisie est membre de la commission de Venise qui représente, a-t-il dit, l'un des piliers du Conseil de l'Europe, M. Davutoglu a indiqué que le Premier ministre M. Mohamed Ghannouchi va adresser une invitation à une délégation de la Commission de Venise afin d'oeuvrer en commun, avec le Conseil de l'Europe, en vue de mettre en place une feuille de route, pour le succès du processus démocratique. Il a précisé que le soutien à la Tunisie, en cette période transitoire, se situe au niveau de l'aide à l'instauration du cadre législatif et institutionnel adapté, afin que ce processus démocratique débouche sur des élections transparentes. Le ministre turc des Affaires Etrangères a révélé qu'il rencontrera, au cours de sa visite, M. Yadh Ben Achour, président de la commission nationale pour les reformes politiques ainsi que les représentants des différents partis politiques. Il a affirmé que la Tunisie est souveraine dans ses décisions et que le Conseil de l'Europe va se tenir à ses côtés, afin que cette mutation démocratique soit couronnée de succès et servirait d'exemple à suivre par les autres Etats. De son côté, M. Thorbjorn Jagland a affirmé que le Conseil de l'Europe est l'institution garante pour ses 47 Etats membres et que la Tunisie doit respecter les principes et valeurs du Conseil si elle désire raffermir ses relations avec lui. Il a, en outre, souligné que la Tunisie fait face, aujourd'hui, à des défis divers, notamment la date et la manière d'élire le nouveau président et le nouveau parlement, ainsi que la promulgation d'une nouvelle constitution. "Nous sommes ici, a-t-il dit, pour présenter notre expérience reconnue à l'échelle internationale et qui confère une plus grande crédibilité à n'importe quel processus démocratique." Le secrétaire général du Conseil de l'Europe a, en conclusion, émis l'espoir que "la nouvelle constitution reconnaisse tous les partis politiques, de manière à préparer l'organisation d'élections transparentes, et pour que la Tunisie se rapproche davantage de l'Europe, grâce à ce processus démocratique."