BEN AROUS, 13 mars 2011 (TAP) - A Ben Arous, devant le siège du gouvernorat, des personnes se sont improvisées écrivains publics, et proposent de rédiger les doléances des citoyens de la région venus en grand nombre demander l'amélioration de leur conditions sociales et professionnelles, a constaté le correspondant régional de l'agence TAP. Tahar Rachdi, un habitant de Ben Arous, est l'un de ces écrivains publics improvisés. Ce père de cinq enfants a raconté à la TAP comment, à la recherche d'emploi, il s'était présenté devant le gouvernorat dans l'espoir de rencontrer un responsable régional, quand il a eu l'idée de proposer ses services aux illettrés qui, comme lui, voulaient se faire entendre des autorités. ''Ce n'était pas de trop, vu que je suis chômeur depuis plus de trois mois, et que je n'arrive plus à payer mon loyer'' a-t-il dit, ajoutant que ''même si cela ne rapporte pas beaucoup, c'est mieux que d'attendre pour rien''.
A côté, un ''collègue'' à Tahar est visiblement de mauvaise humeur. ''A quoi cela sert-il de parler? Vous voyez bien notre situation, mais vous n'en parlez pas'' s'est-il exprimé sur un ton de reproche, avant de s'aviser aussitôt: '' je suis un écrivain public professionnel depuis six ans. Ne recevant plus de clients à mon bureau à cause de ces intrus, j'ai dû venir les démarcher ici, et me faire une place face à cette concurrence déloyale''. Tirant sur sa cigarette, désabusé, il a jouté: '' Il ne nous reste plus qu'à nous armer de patience''. Hadj Mohamed, comme il a souhaité qu'on l'appelle, prend place tous les jours devant la station de bus avoisinante au siège du gouvernorat pour y attendre ses ''clients''. ''Père de quatre enfants encore en âge de scolarisation et souffrant d'une maladie chronique, c'est le moyen que j'ai trouvé pour gagner ma vie, vu que je ne peux plus exercer les métiers pénibles,'' s'est-il justifié, ajoutant que les souffrances des autres lui font oublier les siennes. ''Je n'ai ni retraire, ni couverture sociale, ni assurance contre les vicissitudes de la vie'' s'est-il plaint.