TUNIS, 18 mars 2011 (TAP) - « Il ne peut y avoir de transposition d'un modèle politique d'un pays à un autre. Chaque transition démocratique est unique » a affirmé l'ancien Premier ministre espagnol Felipe Gonzalez. La Tunisie, qui fait figure de modèle et de source d'inspiration pour le monde arabe « devrait construire sa propre démocratie », a-t-il estimé. Acteur de premier plan de la transition et de la démocratisation politique en Espagne, au lendemain de la mort du dictateur Franco, M. Gonzalez, actuellement en visite en Tunisie, était l'invité du collège international de Tunis qui organise, vendredi, à Tunis, une conférence sur le thème « De la dictature à la démocratie, le modèle espagnol ». La démocratie ne peut être « une idéologie ou un dogmatisme ». Elle ne peut, non plus garantir l'émergence d'un bon gouvernement, mais offre, sur le long terme, de meilleurs avantages aux plans politique, économique et social, a-t-il expliqué. Félicitant le peuple tunisien de l'élan démocratique et de la révolution, M. Gonzalez a assuré que « bâtir une démocratie nécessite une légitimité populaire par le biais d'élections libres et transparentes ». « Il faudrait déterminer au préalable le mode de scrutin et le système politique à mettre en place » a-t-il avancé. Il a expliqué que le succès de la démocratie en Espagne est le fruit de concessions faites par toutes les parties, au service de l'intérêt supérieur de la Nation. « Il s'agit d'un travail d'orfèvre », a-t-il soutenu. Répondant à une question sur la diversité et la multiplication des partis politiques, M. Gonzalez a indiqué que chaque méditerranéen pouvait constituer à lui seul un parti politique. Le plus important, a-t-il estimé, « est d'assurer une représentativité de tous et de favoriser la légitimité politique », grâce à des élections libres mais aussi à la faveur « de programmes et d'objectifs fédérateurs ».