TOZEUR, 24 mars 2011 (TAP)- Le Commissariat régional au développement agricole (CRDA) à Tozeur en collaboration avec le centre régional de recherche en agriculture oasienne, le centre technique des dattes et des chercheurs dans le domaine lancent une campagne de sensibilisation des agriculteurs de la région contre l'utilisation de variétés de palmiers importés illicitement d'Algérie et qui risquent de transmettre la maladie du "bayoudh" fortement propagée dans les oasis algériennes. Pour lutter contre ces importations illégales, des comités mixtes réunissant des représentants du CRDA, de la sûreté nationale et de la douane tunisienne se sont formées afin de procéder à la saisie des véhicules transportant ces variétés de palmiers qui seront collectés et brrlés. Ces efforts ont été renforcés par la société civile dans la région de Nefta à travers la formation d'une commission locale composée de chercheurs dans le secteur des palmiers originaires de la région outre des agriculteurs et des groupements de développement qui ont détecté les espèces de palmiers introduites à travers la frontière et informé les services concernés en vue de prendre les mesures nécessaires. M. Taoufik Arfaoui, responsable au CRDA, a signalé l'absence du rôle de l'union régionale de l'agriculture dans la sensibilisation des agriculteurs quant au danger de ces variétés introduites de façon illégale. Concernant l'état sanitaire du palmier dans la région, le responsable a indiqué que la maladie du bayoudh n'existe pas dans les oasis tunisiennes, mais d'autres maladies moins nocives sont présentes comme le ver de dattes et les feuilles cassantes. Les services concernés sont parvenus à traiter ces maladies grâce aux recherches et expériences réalisées depuis des années. A noter que le transport de palmiers s'effectue généralement à l'intérieur des oasis tunisiennes avec l'autorisation du CRDA pour garantir la sécurité des plantes et préserver le patrimoine génétique des palmiers tunisiens. De son côté, M. Othman Khoualdya, directeur du centre technique des dattes, a souligné que l'engouement des agriculteurs pour les palmiers non tunisiens s'explique par leur faible coot et la rareté des variétés tunisiennes appelant les agriculteurs et les groupements interprofessionnels à attendre deux ans au maximum pour que les nouvelles variétés tunisiennes soient disponibles. Il convient de noter que la maladie du Bayoudh est une maladie contagieuse qui se propage rapidement. Jusqu'à présent, il n'existe pas de traitement contre ce fléau qui tue le palmier et qui peut menacer des oasis entières comme c'est le cas en Algérie.