LA MARSA, 20 avr 2011 (TAP)- « Je suis venu réaffirmer le soutien de la France à la Tunisie et non donner des leçons à quiconque » a déclaré le ministre français des Affaires étrangères Alain Juppé. Mercredi, à la résidence de l'Ambassadeur de France à Tunis, M. Juppé a passé en revue les différentes formes de soutien apporté par la France à la Tunisie, s'agissant notamment de l'octroi par l'Agence française pour le Développement (AFD) à la Tunisie d'un fonds de 350 millions d'euros (environ 695 millions de dinars). Ces fonds, a-t-il précisé, seront investis dans la formation de la jeunesse, la lutte contre le chômage et l'aménagement urbain. Il s'agit, également, a-t-il ajouté, de favoriser l'accès de la Tunisie aux circuits financiers. Par ailleurs, M. Alain Juppé s'est félicité des relations étroites et historiques établies entre la France et la Tunisie et en particulier dans le domaine économique. « Le Président français Sarkozy invite la Tunisie à prendre part au prochain Sommet du G8 prévu, les 26 et 27 mai 2011, à Deauville », a-t-il annoncé. Evoquant le dossier de l'émigration clandestine, le Chef de la diplomatie française a mis l'accent sur la nécessité de « dépassionner le débat sur ce dossier », annonçant, à ce propos, la tenue, le 26 avril prochain, d'un sommet entre le Président Nicolas Sarkozy et le Premier ministre italien Silvio Berlusconi pour examiner la question des émigrants tunisiens en Italie. « Toutes les mesures prises par la France à ce sujet sont conformes aux lois relatives à l'espace Schengen », a-t-il précisé. Pour endiguer le phénomène de l'émigration clandestine, a-t-il encore souligné, la France va oeuvrer à réduire les inégalités de développement, à favoriser l'accès de la Tunisie au statut de partenaire avancé de l'Union européenne et à mettre en place une réelle politique de voisinage. Après avoir rappelé le soutien apporté par la France aux réfugiés fuyant la Libye, M. Alain Juppé a estimé indispensable de lutter contre l'immigration illégale qui, a-t-il dit, « peut être une source de criminalité », proposant à la place une immigration légale. S'agissant de la position de la France vis-à-vis de la crise en Libye, M. Alain Juppé a indiqué que les opérations militaires menées par la France et l'OTAN ne peuvent pas être évaluées un mois après leur lancement. Il a indiqué que le régime de Kadhafi a perdu toute légitimité après son usage d'armes de guerre contre des civils, précisant que la priorité actuelle est de sauver les civils libyens