TUNIS, 28 avr 2011 (TAP) - Le parti Ennahdha a démenti, jeudi, les accusations d'implication du parti dans les récentes agressions de citoyens, au nom de la religion et de l'application de la Charia islamique. Le secrétaire général du parti et porte-parole d'Ennahdha Hamadi Jébali a affirmé, lors d'une conférence de presse, qu'il s'agit d'allégations ayant pour finalités de semer la discorde et de détourner le peuple tunisien de ses préoccupations majeures. "Les mosquées sont la propriété du peuple d'où la nécessité de tenir ces espaces loin de toute forme de propagande", a-t-il soutenu, citant les dépassements enregistrés ces derniers jours avec l'expulsion des imams, les agressions visant des femmes non-voilées, les vols et les atteintes aux intérêts des citoyens. La nomination des imams est la responsabilité du ministère des Affaires religieuses, a-t-il soutenu. Cette décision doit intervenir dans le cadre d'un consensus entre les autorités et les fidèles, a-t-il précisé. Concernant le "hijab", M. Jébali a indiqué qu'Ennahdha traite cette question selon le principe que la religion doit être pratiquée en toute liberté rejetant toute violation des libertés individuelles. Plusieurs femmes, parmi celles que le parti va présenter leur candidatures aux élections de la constituante ne portent pas le "hijab". Ce fait atteste, dit-il, que le port du voile n'est pas une condition pour appartenir au parti d'Ennahdha. M. Jébali a aussi évoqué l'affaire du professeur accusé de propos diffamatoires à l'encontre du prophète Mohamed. Il a indiqué que les marches qui devraient être organisées, vendredi, pour dénoncer ce professeur ne sont plus nécessaires dans la mesure où la justice a pris son cours et que la personne concernée a démenti ces accusations sur les ondes de la radio Ezzitouna pour le saint Coran. Evoquant les informations relatives au refus des citoyens de la région du Cap Bon, notamment Kélibia, d'accueillir Rached Ghannouchi, Le secrétaire général d'Ennahdha a confirmé que la voiture du président du parti a été attaquée par "des milices" sans pour autant accuser une quelconque partie d'être l'instigatrice de cet acte grave. Concernant le parti Attahrir (non-reconnu) et les Salafistes et l'éventualité d'une coalition entre Ennahdha et des partis de gauche, M.Jébali a affirmé qu'il n'était pas d'accord avec les positions du parti d'Ettahrir qui refuse les fondements de l'Etat civique. Il a précisé qu'Ennahdha œuvre pour le dialogue avec toutes les parties sur la base de la consensus national autour des acquis et des valeurs humanistes, dont en particulier, la République, la liberté d'opinion et d'expression, les droits humains et l'alternance pacifique au pouvoir.