PARIS, 15 oct 2009 (TAP) - Les émissions mondiales de CO2 doivent culminer en 2015 pour limiter la hausse de la température de la planète à deux degrés, a rappelé jeudi Rajendra Pachauri, président du Groupe intergouvernemental d'experts sur le climat (Giec). «Pour nous engager sur la voie qui permette la stabilisation de la température globale (à + 2 degrés), les émissions doivent culminer en 2015 », a déclaré l'économiste indien à l'occasion de la conférence ministérielle de l'Agence internationale de l'énergie (AIE). « Par conséquent, il est insuffisant de se fixer des objectifs à l'horizon 2050, il est absolument crucial de présenter des engagements de réductions des émissions à l'horizon 2020 », a-t-il ajouté, à moins de deux mois de la conférence de Copenhague qui vise à conclure un accord mondial sur le climat. L'examen des pourcentages annoncés par les principaux pays développés à ce stade montre que l'objectif de réduction des émissions de GES de 25PC à 40PC d'ici 2020 (par rapport à 1990), mis en avant par les scientifiques, apparaît, à ce stade, hors d'atteinte. Une action « forte, urgente et efficace » est nécessaire, a averti M. Pachauri, qui a obtenu au nom du Giec le prix Nobel de la Paix 2007 avec l'ancien vice-président américain Al Gore. Il s'est déclaré d'un « optimisme prudent » sur le prochain sommet de Copenhague, mettant en avant « une véritable explosion de prise de conscience et donc de volonté d'agir », au cours des deux dernières années sur la question du changement climatique. L'objectif du rendez-vous danois (7 au 18 décembre) est de donner une suite au protocole de Kyoto dont les premiers engagements s'achèvent fin 2012. Pour le président du Giec, le sommet de Copenhague est important, mais la question d'un délai supplémentaire ne doit pas être taboue. « Si nous ne parvenons pas à un accord satisfaisant, la communauté internationale a la possibilité de se retrouver six mois plus tard, ou à je ne sais quelle date », a-t-il expliqué. « Qui sait ? Nous pourrions tout à fait avoir un bien meilleur accord six mois plus tard », a-t-il conclu.