TUNIS, 11 nov. 2009 (TAP) - La centrale électrique réalisée dans la station de Ghannouche qui entrera en exploitation d'ici mars 2011, devra hisser le gouvernorat de Gabès au rang de pôle de production de l'énergie électrique en Tunisie, à l'instar des pôles de Sousse et de Radés. Le conseil des ministres, réuni, mardi 10 novembre, sous la présidence du Chef de l'Etat, a examiné le projet de loi relatif à la construction de la centrale électrique à cycle combiné de 400 Mégawatts à Ghannouche et un deuxième projet relatif au développement des réseaux électriques sur tout le territoire du pays. Le projet de la station de Ghannouche, s'inscrit dans le cadre de la stratégie lancée par la Tunisie de doubler sa production d'électricité, afin de répondre aux besoins nationaux accrus en énergie dus essentiellement à une croissance économique rapide et l'ouverture du pays à l'investissement extérieur. La Tunisie compte actuellement 25 stations de génération d'électricité d'une capacité de production totale atteignant 3300 mégawatts. La demande en électricité en Tunisie enregistre une hausse annuelle de 5,4% au cours du XIème plan de développement (2007-2011), laquelle devrait passer à 7,7% au cours de la période du XIIème plan de développement (2012-2016). La centrale, dont les travaux ont démarré en septembre 2008, compte parmi les grands projets accomplis dans le gouvernorat de Gabès, pour un coût global évalué à 730 millions de dinars (MD). L'ensemble des investissements programmés par la Société Tunisienne de l'Electricité et du Gaz (STEG) dans le gouvernorat de Gabès sont estimés à 824 MD au cours du 11ème plan, soit 21% des investissements de la STEG au plan national, lesquels s'élèvent à 3867 MD. Le projet devrait créer 900 postes d'emploi au cours de la période de la réalisation et 120 postes permanents pour la gestion de la station de Ghannouche. En fait, une unité de production électrique fonctionnant au gaz naturel sera ajoutée à la station électrique existante à Ghannouche, ce qui va permettre de multiplier par huit sa capacité de production, devant évoluer de 50 à 416 Mégawatts. Ce projet sera construit sur l'ancien site de la station de Ghannouche, ce qui va permettre d'utiliser les ouvrages existants dans la région comme ceux de pompage des eaux de la mer. La station fonctionne selon la technique du cycle combiné et utilisera les techniques les plus récentes en la matière qui sont, aussi, les plus intéressantes en matière de préservation de l'environnement. Le taux d'intégration locale s'élève à 30%. La réalisation de la station va permettre de couvrir les besoins du Sud tunisien en énergie électrique et assurer l'équilibre dans la production électrique avec les autres régions du pays, de même qu'elle va favoriser une économie en hydrocarbures de l'ordre de 63 000 tonnes équivalent pétrole (tep) par an pour une valeur d'environ 30 MD. Le groupe français ALSTROM se chargera de la construction de la station en vertu d'un contrat d'une valeur de 335 Millions d'Euros signé, en juillet 2008, avec la STEG. Un second contrat complètera cet accord, il concerne l'appui à la production et la maintenance de la station pour une période de douze ans. Il s'agit de la troisième centrale électrique réalisée par ALSTROM en Tunisie après celle de Sousse (1994). Concernant le financement de la réalisation de la station, la Tunisie a signé, le 6 juillet 2006, un accord de garantie avec le Fonds Arabe de Développement Economique et Social (FADES) concernant l'octroi à la STEG d'un crédit d'un montant de près de 115 millions de dinars. Le crédit sera remboursé sur une période de 22 ans, dont 5 années de grâce à un taux d'intérêt de 4,5%. Un autre crédit complémentaire de 15 millions de dinars koweïtiens (environ 69 millions de dinars), a été conclu, le 21 octobre 2009 avec le FADES, à un taux d'intérêt de 3% par an. Le gouvernement a également conclu, le 15 décembre 2006, un contrat de garantie avec la banque européenne d'investissement (BEI) en vertu duquel la banque accorde un crédit de 114 millions d'Euros à la STEG pour le financement de la construction de la station. Le crédit est remboursable sur 20 ans, dont 5 années de grâce, à un taux d'intérêt fixe devant être déterminé à chaque opération de déboursement.nUn autre crédit complémentaire de 86 millions d'Euros accordé par la BEI en date du 30 décembre 2008 avec les mêmes conditions que le crédit initial. Il est à rappeler que la production totale d'énergie électrique du gouvernorat de Gabès s'élève actuellement à 200 mégawatts. Le secteur de l'électricité a été renforcé dans le gouvernorat de Gabès à la faveur de la réalisation d'un centre de gestion et de contrôle du réseau de distribution de l'électricité qui couvre les gouvernorats de Gabès, Médenine, Tataouine et Kébili. Le coût de ce projet qui a généré 20 emplois permanents s'est monté à près de 6 millions de dinars. L'objectif principal de cette réalisation est l'amélioration de la qualité des services en réduisant le nombre de coupures et en limitant les pertes d'énergie. En matière de gaz, une deuxième unité de production de gaz de pétrole liquéfié (GPL) a été réalisée dans le gouvernorat de Gabès moyennant une enveloppe de 40 millions de dinars. Ce projet a permis d'améliorer la capacité de traitement et de raffinage, d'améliorer la production de ce gaz et de moderniser les méthodes de contrôle.En effet une hausse de 30% de la production de GPL a été constatée, sachant que le pays a importé, en 2007, environ 78% de ses besoins en ce produit. Un projet de raccordement de la ville de Gabès au réseau de gaz naturel est actuellement en cours de réalisation pour un montant de 2 millions de dinars. Dans le cadre de l'actuel plan, il sera procédé au raccordement des municipalités de Gabès, d'El Hamma, de Ghannouche, Metouia, Chénini, Nahal, Mareth et Ezzarat à ce réseau avec des crédits de l'ordre de 5 millions de dinars. Le projet de promotion de la station de gaz à Om Chiah (délégation de Matmata) a, par ailleurs, été inauguré, outre le démarrage de l'exploitation du pipeline reliant cette unité à la zone industrielle de Gabès. Ce projet, dont le coût a atteint 100 millions de dollars, a trait à la mise à niveau du centre de traitement à Oum Chiah, au forage de deux puits additionnels à El Faouar et à la pose d'un pipeline de gaz reliant cette station à la zone industrielle de Gabès et s'étendant sur 72 kilomètres.