TOZEUR, 20 nov 2009 (TAP) - "L'idée d'autonomie et ses enjeux ontologiques, critiques et politiques", tel est le thème d'un colloque international ouvert, jeudi, à Tozeur, dans le cadre de la célébration de la journée mondiale de la philosophie, instituée par l'UNESCO. La ville de Tozeur a été choisie pour abriter cette manifestation. Cette ville du sud tunisien a été le berceau de plusieurs cultures et civilisations anciennes, de même que la terre natale du poète Abou El Kacem Chebbi dont la Tunisie célèbre le centenaire de naissance, en signe de reconnaissance pour son apologie de la liberté individuelle et de la liberté des peuples. Participent à ces assises, qui se poursuivront jusqu'au 22 novembre, une pléiade de professeurs universitaires et de chercheurs venus d'Algérie, de Belgique, des Etats Unis d'Amérique, du Japon, d'Allemagne, d'Italie, de France et de Tunisie. Les questions traitées au cours de ce colloque s'articulent autour de l'autonomie, de ses diverses significations et de ses symboles civilisationnels et politiques ainsi que du processus d'autonomie et des libertés dans la vie des peuples. Les participants traitent, également, de l'autosuffisance chez les Anciens et de l'identité culturelle à l'ère de la mondialisation. Le chercheur américain Jérome Schneewind a analysé dans l'exposé qu'il a fait, à cette occasion, l'évolution du concept de l'autonomie après Emmanuel Kant, à travers ce concept développé par un grand nombre de philosophes, insistant sur l'idée que c'est l'homme qui crée la Loi et s'y contraint. L'accent a, également, été mis sur l'importance du thème du colloque dans la mesure où il s'inscrit au cœur de la modernité des peuples, sur la base de legs civilisationnel et culturel. Les conférenciers ont mis en évidence le concept de l'autonomie en tant que concept moderne qui s'appuie sur l'autodétermination des peuples et qui commande l'existence de la liberté de pensée et l'égalité en termes de libertés. Ces assises ont offert l'opportunité d'évoquer le processus moderniste en Tunisie et le rôle des pionniers de la réforme apparus en Tunisie depuis la première moitié du XIXe siècle, à l'instar de Kheireddine Pacha, qui ont été influencés par les philosophes européens de l'époque. Il convient de noter que la Tunisie a été le premier pays arabo-musulman à avoir dispensé l'enseignement de la philosophie dans l'université et dans l'enseignement secondaire, en tant que science humaine à part. Cette manifestation internationale est organisée à l'initiative du ministère de l'Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et de la Technologie, avec la collaboration des universités de Tunis et de Tunis El Manar et avec le concours de l'Ecole normale de Lyon.