MONASTIR, 5 déc. 2009 (TAP) - Certains métiers continuent à prospérer durant la cueillette des olives dans le gouvernorat de Monastir, et ce, malgré le recours aux techniques de transformation moderne de la récolte. Les artisans se mettent à pied d'œuvre à partir de la deuxième moitié de septembre et durant tout l'automne pour approvisionner les gens du secteur en outils agricoles traditionnels comme l'araire et l'escabeau en bois encore sollicités pour la cueillette. La ville de Jemmal est connue pour le talent de ses artisans qui confectionnent à partir du bois d'olivier divers types d'outils pour les différentes étapes de transformation de la récolte. Octogénaire, M. Youssef Ben Ali Abid a le don de transformer les branches d'oliviers en outils utilisés depuis toujours dans la cueillette des olives. Un autre artisan, M. Abdelhamid Ajmi Ben Amor a choisi d'alterner moyens traditionnels et techniques de pointe. Il est indiqué pour ses escabeaux solides qui permettent au cueilleur d'atteindre les hautes branches confortablement et en toute sécurité. Aujourd'hui encore et malgré l'introduction de nouvelles techniques, les cueilleurs préfèrent les outils agricoles manuels, ce qui permet à plusieurs petits métiers de survivre. Aussi, la taille d'oliviers qui coïncide avec la saison de la cueillette, constitue-t-elle une aubaine pour plusieurs métiers liés à la cueillette comme le charretier «El Krarti» chargé du ramassage et du transport des déchets que les cueilleurs laissent derrière eux. Les feuilles sont utilisées comme aliment de bétail alors que les branches sont transformées en charbon. Autre activité liée à la saison, le labour à la charrue fabriquée à partir du bois d'olivier. Une technique qui permet de s'approcher de l'olivier sans abîmer ses racines. D'autres filières comme la transformation des cornes du mouton en matériel de récolte sont tombées en désuétude pour céder la place à un outil en plastique dépourvu de toute originalité.