Tunis, 28 Déc 2009 (TAP, par Sarra Belguith)- Faire de 2009, une année de la culture par excellence, témoigne une fois encore que la Tunisie, riche de son substrat civilisationnel et historique, est un pays de grande ambition culturelle. Car l'idée est de promouvoir les secteurs de la culture, développer les initiatives, encourager le génie créateur et créatif et décliner, dans un esprit de fête et de reconnaissance, des figures, qui, à travers l'oeuvre et le parcours, ont marqué les annales de l'histoire nationale dans le domaine culturel. En cette année marquée essentiellement par la célébration de plusieurs centenaires, la Tunisie a tenu à rendre hommage, à travers une kyrielle de manifestations, organisées dans toutes les régions du pays et au delà des frontières, à des hommes illustres et à mettre en valeur des lieux à forte charge historique. Non pas pour raconter l'histoire, par simple désir de récit, mais pour restituer les belles pages de notre passé et ancrer les valeurs identitaires dans l'esprit de la génération d'aujourd'hui et celle de demain. C'est dans cette optique, que le pari sur la culture demeure dans la politique culturelle de la Tunisie, un élément fondamental des choix du pays pour l'avenir. Des choix qui découlent de la conviction profonde qu'il ne peut y avoir de progrès sans une culture solidement enracinée dans notre histoire et notre civilisation. Une telle vision a permis une floraison des arts et une mutation qualitative dans tous les domaines de l'innovation culturelle. D'ailleurs, les initiatives avant gardistes du Chef de l'Etat en faveur du secteur culturel ont trouvé un large écho auprès des créateurs et hommes de culture tunisiens qui ont témoigné de leur reconnaissance et de leur fidélité renouvelée au Président de la république par un élan de soutien à sa candidature lors de la campagne électorale présidentielle d'octobre 2009. Des figures et des oeuvres L'année 2009 a été marquée par plusieurs manifestations et rencontres organisées à l'intérieur et à l'extérieur, en vue de mettre en relief l'apport de plusieurs figures dans divers domaines culturels. En effet, la Tunisie a célébré cette année les 100 ans de la naissance du poète de la vie, Abou El Kacem Chebbi. Et c'est à Tozeur, où il est né qu'un un grand nombre d'invités arabes de marque se sont réunis par devoir de mémoire à ce poète. Cela dit, toutes les régions de la Tunisie, se sont associées, à travers une programmation artistique variée, à ce centenaire. Mais si Chebbi était un poète romantique féru de nature, Ali Douaji était le poète réaliste de l'urbanité et de la vie citadine auquel a été dédié, "Manifestou Essourour" ou "douaggiat 2009", une oeuvre théâtrale dans l'art du temps, qui s'est voulue un hommage au théâtre tunisien en général et à Ali Douagi en particulier. Un hommage partagé aussi par les organisateurs du salon du livre 2009 qui ont célébré, en avril dernier, le centenaire de cet écrivain tunisien (1909-1949). Voulant mettre en valeur l'oeuvre et le parcours, la Tunisie a dédié à l'érudit Cheikh Fadhel Ben Achour, un colloque sur les questions du renouveau de la pensée religieuse et de la modernisation des sociétés islamiques. Ont été conviés à cette rencontre, organisée sous le haut patronage du chef de l'Etat, des universitaires et des chercheurs tunisiens et arabes. Dans ce sens, le ministère de la culture et de la sauvegarde du patrimoine, envisage de publier l'oeuvre complète de Cheikh Fadhel. Les tunisiens à l'étranger ont pu, dans leurs pays de résidence, partager eux aussi cette année de centenaires grâce à plusieurs manifestations en l'occurrence l'hommage rendu à Hédi Jouini à l'Institut du monde arabe (IMA) à Paris à travers l'exposition photographique "Hédi Jouini, la trace d'un géant". Sur les pas de sa genèse, le théâtre tunisien est également au coeur de la fête qui prendra fin le 26 mai 2010 avec la nuit du théâtre tunisien, à l'aube du deuxième centenaire du quatrième art tunisien. Des lieux à forte charge historique Au delà des centenaires, le pays a connu en 2009 une dynamique culturelle assez intense dans toutes les villes surtout à Kairouan. Proclamée par l'isesco, capitale de la culture islamique 2009, la ville de Kairouan a été au coeur de l'actualité culturelle. Ayant focalisé, à travers une large programmation, sur l'itinéraire de cette ville en faisant revisiter son histoire, admirer ses figures de proue et découvrir sa splendeur telle que déclinée hier et aujourd'hui, dans toutes les expressions artistiques, la capitale de la culture islamique a été durant cette année, une destination incontournable pour les visiteurs aussi bien de Tunisie que de l'étranger. Par ailleurs, l'année 2009 a été marquée par d'autres événements aussi importants tels que le démarrage de la consultation nationale sur le livre et la lecture, ordonnée par le Président Zine El Abidine Ben Ali. Réputée pour sont riche patrimoine, la Tunisie a organisé deux expositions temporaires de grande envergure à savoir "Les héritiers de l'empire romain-royaume vandale", dans la ville allemande karlsruhe et ''the legacy of carthage'' en tournée dans 10 villes du pays du soleil levant. Destination prisée pour ses prestigieux festivals, la Tunisie a connu cette année et à l'occasion de la 45ème édition du festival international de Carthage le passage sur la scène de son amphithéâtre de célèbres artistes pour ne citer que le chanteur français Charles Aznavour. // Et demain? // Autant d'événements reflètent l'intérêt accordé par le Chef de l'Etat à la culture en tant que pilier du changement et support fondamental de l'édification de la Tunisie de demain. D'où cette détermination à l'encourager et à renforcer sa dimension en tant que pivot de l'identité nationale, en tant qu'activité intellectuelle qui reflète les réalités et les préoccupations du pays et en tant que moyen de dialogue et de communication avec les valeurs humaines universelles, dans leur richesse et diversité. C'est dans ce sens, que s'inscrit le 18ème point du programme présidentiel pour le prochain quinquennat en mettant en place un projet annuel pour chaque discipline : théâtre, musique, cinéma, livre et peinture. La vision est bien claire: donner un nouveau souffle à la création, impulser la production et relancer la diffusion dans tous les secteurs de la culture, avec l'appui de l'Etat, des institutions nationales et toutes les parties prenantes dans l'action culturelle. Cet intérêt porté, d'ailleurs, à la culture s'est traduit par l'augmentation des crédits inscrits au budget de la culture et de la sauvegarde du patrimoine pour les porter à 1,5 pour cent du budget de l'Etat en 2014 contre 1,25 pour cent en 2009, en réservant la moitié de cette augmentation au développement culturel et à la stimulation de la création et de la production culturelle dans toutes les régions. Et pour faire de la Tunisie, un pôle de rayonnement culturel permanent, la nouvelle cité de la culture qui sera prête en 2010, servira de phare qui fera faire rayonner les créations locales, et donner vie à de nouvelles expériences prometteuses tout en attirant des oeuvres artistiques de notoriété mondiale.