L'armée syrienne et ses alliés ont repris plusieurs quartiers d'Alep-Est depuis dimanche soir et progressent rapidement dans les secteurs limitrophes, a-t-on appris lundi de sources militaires syriennes. L'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) confirme que les forces pro-gouvernementales se sont emparées dans la nuit du quartier stratégique de Cheikh Saïd, dans le sud-est d'Alep, et de plusieurs secteurs limitrophes. D'après une journaliste de Reuters présente à Alep-Ouest, les bombardements des derniers réduits rebelles sont les plus violents depuis son arrivée dans la grande ville du nord de la Syrie il y a plusieurs jours. "Les bombardements n'ont pas cessé une seconde pendant la nuit", a-t-elle dit lundi matin. A Moscou, le ministère russe de la Défense a indiqué lundi que selon ses décomptes, 728 rebelles se sont rendus au cours des dernières 24 heures, tandis que 13.346 civils ont fui les quartiers insurgés. La chute d'Alep-Est, qui semble désormais imminente, porterait un coup sévère aux espoirs des rebelles de renverser Bachar al Assad et renforcerait l'emprise de ce dernier sur la "Syrie utile", sans pour autant rétablir son autorité sur l'ensemble du pays, comme en témoigne la reprise de Palmyre par le groupe Etat islamique (EI) dimanche. L'armée syrienne et ses alliés, russes mais aussi miliciens chiites iraniens, irakiens ou libanais, apparaît déterminée à en terminer le plus rapidement possible avec l'offensive d'Alep, où les forces pro-gouvernementales ont regagné beaucoup de terrain au cours du mois écoulé. D'après un correspondant de l'agence de presse officielle Sana, 3.500 personnes ont fui le quartier de Cheikh Saïd lundi à l'aube après que celui-ci a été repris dans la nuit. "EFFONDREMENT DU MORAL DES TERRORISTES" Commentant la prise du quartier, un responsable syrien a déclaré à Reuters: "Ce secteur est très important parce qu'il facilite l'accès à Al Amariya (un quartier tenu par les forces gouvernementales, NDLR) et nous permet de sécuriser une plus grande partie de la route reliant Alep à Ramoussa", où l'armée syrienne dispose d'une importante base d'artillerie, au sud de la ville. De sources militaires syriennes, on ajoute que les forces de Damas ont poursuivi lundi matin sur leur lancée en s'emparant des quartiers voisins d'Al Chahidine, Karam al Effendi, Karam al Daadaa et Salahine et qu'elles continuent à progresser rapidement à la faveur de "l'effondrement du moral des terroristes" qui, selon ces sources, fuient en nombre. Dans ce contexte, il est difficile d'imaginer une issue négociée à la bataille, même si des responsables de l'opposition ont déclaré dimanche qu'une proposition russo-américaine aurait été formulée aux combattants d'Alep pour qu'ils puissent quitter la ville avec leurs familles et d'autres civils. Selon le texte d'une proposition que Reuters a pu consulter, l'idée serait de garantir une évacuation "sûre" et "digne" des combattants, menée sous supervision des Nations unies, sur une période de 48 heures. Mais tout en assurant que Moscou cherche à créer les conditions d'une évacuation sécurisée de la population civile d'Alep-Est, le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Riabkov, a nié que qu'une telle proposition ait été faite aux rebelles. Selon l'OSDH, il resterait plusieurs dizaines de milliers de civils dans les derniers quartiers tenus par les rebelles, soumis à des bombardements incessants et affamés par des semaines de siège total de la ville