Le gouvernement libyen, reconnu par l'ONU, a interrompu, mardi, les pourparlers entamés sous l'égide des Nations unies. Il accuse les forces du maréchal Haftar, qui tient l'Est, d'avoir bombardé le port de Tripoli. Le bombardement du port de Tripoli par les forces du maréchal Khalifa Haftar auront eu raison des pourparlers de paix, qui se tenaient à Genève depuis un mois. Le gouvernement libyen d'union nationale (GNA), basé à Tripoli et reconnu par la communauté internationale, a annoncé, dans la nuit de mardi à mercredi 19 février, la suspension de sa participation aux travaux d'une commission conjointe militaire à Genève, sous l'égide de l'ONU. "Nous annonçons la suspension de notre participation aux pourparlers militaires [...] jusqu'à ce que des positions fermes soient adoptées à l'encontre de l'agresseur (Khalifa Haftar) et ses violations" de la trêve, a indiqué le GNA dans un communiqué. Les négociations auxquelles prenaient part cinq membres du GNA et cinq représentants du maréchal Haftar, homme fort de l'Est libyen, s'étaient ouvertes à Genève, après le sommet organisé le 19 janvier à Berlin, pour pérenniser le fragile cessez-le-feu obtenu un peu plus tôt par la Turquie et la Russie. Mais mardi, en début d'après-midi, le port maritime de Tripoli et d'Al-Chaab, un port secondaire, ont été la cible de plus de 15 roquettes, malgré l'entrée en vigueur en janvier d'un cessez-le-feu peu respecté par les forces en conflit en Libye. Selon Amin al-Hachemi, porte-parole du ministère de la Santé, trois civils ont été tués et cinq autres blessés. "Il est clair que l'objectif des bombardements systématiques des zones résidentielles, de l'aéroport et du port, en plus du blocage total des installations pétrolières, est de provoquer des crises pour les citoyens dans tous les aspects de leur vie", a noté le communiqué. Selon le GNA, ayant "échoué militairement à s'emparer du pouvoir, l'agresseur (Haftar) tente, en vain, de créer un état de confusion pour déstabiliser" la population. En outre, le GNA a condamné les "violations commises avant et pendant la trêve", les qualifiant de "crimes de guerre documentés", nécessitant "des mandats d'arrêt" internationaux. Il a dénoncé "le mépris continu" de la résolution du conseil de sécurité, adoptée la semaine dernière, et des décisions du sommet international de Berlin. "Sans un cessez-le-feu durable (...) les négociations n'ont aucun sens. Il ne peut y avoir de paix sous les bombardements", a souligné le GNA.