On voyait venir l'union, au moins une certaine union, de la famille destourienne, bien que gérée jusqu'à présent tant bien que mal, plus au gré de certaines humeurs ou stratégies de circonstance que compte tenu d'une vision globale aux objectifs clairs et à la démarche solide et structurée. D'autant plus que tout le monde est convaincu, ceux qui le disent autant que ceux qui le nient ou le taisent, que cette famille est une composante politique incontournable dans la Tunisie d'après le 14 janvier 2011. Il y a donc eu l'alliance des neufs partis (parfois onze, nous dit-on), déçus par une absence du président d'ElMoubadara, M. Kamel Morjane, à la réunion de conclusion de la coalition. Il y a eu ensuite l'alliance de M. Ahmed Mansour et de M. Kamel Morjane, annoncée avec insistance deux jours avant le rassemblement de Monastir où K. Morjane a été l'un des premiers à parler au nom de la famille destourienne. Puis, après ce rassemblement, la plupart des 9 premiers partis cités ont rejoint ElMoubadara, désormais seule force capable de remobiliser la famille destourienne dans l'ancrage historique de celle-ci, ainsi que dans son ouverture sur l'avenir. Seulement voilà que certains se demandent pourquoi parfois on nous dit que ce sont six partis qui ont rejoint le parti de K. Morjane, et d'autres fois on nous dit qu'ils sont sept. Heureusement un communiqué d'ElMoubadara, publié vendredi 30 mars, précise les noms de ces sept partis ; ce sont le "Parti de la Nation libre", le "Parti de l'unité et la réforme", "l'Union populaire républicaine", le "Parti la voix de la Tunisie", "le Mouvement progressiste tunisien", le "Parti de l'Alliance pour la Tunisie", et le "Parti nationaliste Tunisien". Le communiqué ajoute : "Al Moubadara" exprime sa satisfaction pour "cette orientation qui vient renforcer la famille politique de tendance destourienne, réformiste, modérée et progressiste", soulignant que les négociations se poursuivent à un rythme soutenu entre "Al Moubadara" et d'autres partis, en particulier, le parti " "Néo-destour" sur la voie de leur fusion. Ce qui est sous-entendu, c'est que le mariage n'est pas encore consommé entre ElMoubadara et le Néo-destour : l'affluence massive des autres partis aurait-elle perturbé les plans ou les accords des uns ou des autres ? L'avenir proche nous le dira. Mais il y a une autre question qui reste en suspens : celle du parti AlWatan, ancêtre d'AlWatan Ettounsi qui a intégré la « fusion ». Pourquoi n'est-il pas évoqué alors qu'il venait de gagner son procès (mardi 27 mars semble-t-il) et qu'il a un premier responsable Nizar Ben Saâd, bien que l'on sache que c'est M. Jegham qui continue au moins de le parrainer ? Voilà donc que ce parti Al-Watan est tantôt compté, et tantôt oublié ou ignoré, bien qu'il se reconnaisse du lot en coalition ou en fusion ! Il va peut-être falloir préciser sa situation et l'éclairer une fois pour toute. On croit savoir par ailleurs que M. Jegham occuperait le poste de Secrétaire général, tandis que M. Morjane garderait le poste de président du macro-parti que serait devenu ElMoubadara dont on ne sait s'il va garder son nom à un seul vocable ou s'il va s'adjoindre un qualificatif qui marquerait la fusion, comme par exemple « ElMoubadara AlWatanya ».. Rumeur ou accords de base ? Les jours suivants nous le diront.