« De nouveaux Trabelsi, voilà ce que vous êtes ! Révolution, nous dit-on ? Rien à faire contre ces voleurs ! » Tels sont certains propos entendus, dans la fourrière municipale du Lac, lors d'un regroupement de citoyens tous mécontents de voir leurs voitures transportées dans la fourrière du côté de TLS, la société s'occupant de la première étape de demande d'un visa pour la France, pendant l'instant à peine comptable de faire une photocopie. Il faut croire que ces gens sont en faute, même pour un instant, et comme dans ces situations, c'est d'argent qu'il s'agit, l'humanité et la compréhension n'a plus de place. Ce qui était le plus étonnant, c'est qu'un certain nombre de ces « manifestants » (N'était l'urgence des affaires pour lesquelles ils étaient venus, le rassemblement aurait pu tourner au sit-in) criaient à tue-tête que leurs voitures n'étaient pas en faute quand elles avaient été transportée dans la fourrière. L'un d'entre eux, sûr de lui, a demandé au fonctionnaire délivrant le reçu de « délivrance » de lui noter sur le reçu la date et le lieu de stationnement de la voiture quand on avait décidé de l'emporter ; car, précisait-il, il avait l'intention de porter plainte pour abus de pouvoir . Cela lui a été bonnement refusé. Le monsieur bloque l'entrée de la fourrière, de l'intérieur, par sa voiture qui ne pouvait pas sortir bloquée elle aussi par la barrière. D'autres le soutiennent, mais ils sont souvent trop pressés d'aller régler l'affaire pour laquelle ils étaient venus et donc acceptent de payer pour ne pas perdre plus de temps, et c'est sans doute sur quoi comptent ces « confisqueurs » de voitures (comme d'autres « confisqueurs » de pouvoirs, le mot finira d'ailleurs un jour dans le dictionnaire). Devant la fermeté du protestataire, ne se laissant pas intimider par les a gents venus à la rescousse de l'agent du guichet qui est d'un caractère à tout casser, poussant même une bonne musulmane du groupe à l'inonder de toutes les malédictions du Bon Dieu, on a dû faire appel à la police. Les deux agents dépêchés était très corrects et très compréhensifs (N'en déplaise à tous ceux qui voient en eux des ennemis) et le Monsieur en question demanda à l'un d'entre eux de l'accompagner là où était sa voiture, promettant de s'excuser si le policier disait qu'il était en faute, sinon le policier témoignerait en sa faveur devant la justice de tout ce qui s'était passé. Le policier l'a effectivement accompagné et a dû constater que le Monsieur était dans son droit, cependant il a cherché à le convaincre de laisser tomber, lui expliquant qu'il allait s'aventurer dans plusieurs dérangements sans résultat. Ayant été témoins de la situation, du début à la fin, nous lui avons promis d'écrire un article sur la question. De l'avis de certains concernés, il y a une vraie logique du chat et la souris, les agents chargés de l'opération (peut-être stimulés par leur patron qui leur donnerait un pourcentage sur la somme totalisée chaque jour) étant évidemment à l'affût de la moindre infraction, ne serait-ce que le temps d'une photocopie, mais cela on ne saurait le leur reprocher. Toutefois certaines gens affirment que les agents n'hésitent pas à prendre des voitures non réfractaires quand ils sont sûrs qu'il s'agit d'un « visiteur étranger aux lieux », venant juste pour des services urgents à TLS. On ironise d'ailleurs à ce propos en disant : 50 dinars TLS + 170 dinars visa + 30 dinars fourrière ; c'est un chiffre rond ! Cela nous rappelle un confrère qui avait écrit sur cette question et qui avait conclu son article par cette phrase que nous reprenons parce qu'elle nous paraît bien à propos : « Quand la municipalité fait sous-traiter certaines de ses activités par des privés, ce sont les citoyens qui trinquent ».