On a désormais l'habitude de la présence des trois présidents dans différentes manifestations, comme si personne ne voulait donner l'occasion de briller plus que l'autre. Sincèrement, il aurait été plus adéquat d'établir un calendrier coordonné et une distribution de ces tâches, à tour de rôle ; même si les responsables qui invitent, dans la bonne tradition de toujours, font tout pour ne pas paraître prendre le parti de l'une plutôt que de l'autre, ou des autres. Bon ! De quoi se mêle-t-on, diraient certains ! Ils ont peut-être raison, sauf que Haj Klouf est désormais remplacé par les médias dont on commence à dire qu'ils ne se contentent jamais de se mêler de leurs oignons. En tout cas, cette fois aussi, les trois présidents ont fait le déplacement (ensemble ou à titre séparé ?) pour installer les membres du conseil scientifique de l'Académie tunisienne des sciences, des lettres et des arts, Beït Al-Hikma. « Puisse Dieu Tout Puissant prodiguer à nos chers présidents la Hikma (sagesse oblige) nécessaire pour nous sortir du bourbier où leur stratégie de transition semble se complaire à prolonger notre calvaire ! », a dit devant moi un ami, sans doute malveillant à l'égard de nos trois présidents. Rappelons quand même, pour la circonstance, la précision du Professeur Hichem Djaïet à l'ouverture de la cérémonie : « le message de Beit al-Hikma consiste notamment en l'encouragement de l'esprit de la recherche et la diffusion des valeurs du savoir au sein de la société dans le but de contribuer au rayonnement de la Tunisie ». En outre, au-delà des discours présidentiels médiatisés par ailleurs, saluons, par la même, à la fois « l'heureuse initiative consistant dans la création du prix Beit al-Hikma au début de 2013, prix qui sera décerné à une oeuvre littéraire ou scientifique ou artistique de haute facture », et « la volonté du gouvernement de créer des institutions chargées d'éditer et de diffuser les oeuvres des scientifiques et des créateurs ainsi que la création de 25 prix portant les noms de savants, écrivains et artistes tunisiens, englobant les domaines des sciences naturelles et mathématiques, des sciences humaines, des sciences islamiques, des lettres et des arts ». Que cela n'éclipse pas devant nous l'extrême mécontentement de plusieurs concernés suite à la nomination du nouveau conseil scientifique. Cependant, le plus spectaculaire reste sûrement le texte publié, sur sa page facebook, par un membre « dissident » de ce conseil, en l'occurrence Fethi Ben Slama. Voici ce texte portant le titre, POURQUOI J'AI QUITTE CE MATIN LA CEREMONIE DE L'ACADEMIE BEIT ALHIKMA : « J'ai accepté, après la révolution, de devenir membre de l'Académie Tunisienne des Sciences, des Lettres et des Arts (Beit Alhikma), en pensant que le moment était venu de contribuer à l'existence d'une telle institution de la République, débarrassée de la servilité. Aujourd'hui, c'était la cérémonie d'ouverture d'une Académie renouvelée, à laquelle participaient nombre d'universitaires Tunisiens et étrangers. Aucun des membres présents n'a reçu auparavant le programme d'une journée sensée être de travail.