Nombreuses sont de plus en plus les situations où le fait le plus anodin provoque une vraie psychose de la peur et une large suspicion de violence. Ce fut encore le cas à Kasserine, plus précisément à Hidra, où il y aurait eu de violents échanges de tirs, d'après une information largement diffusées par les réseaux sociaux. A la fin, il s'avèrerait qu'il ne s'agisse que d'un feu d'artifice coïncidant avec une coupure électrique occasionnée par les conditions climatiques particulièrement perturbées ces jours-ci dans notre pays. Ce fait isolé est malheureusement de plus en plus fréquent en raison d'un sentiment de peur qui tend à devenir un fait social caractérisé dans le pays, depuis janvier 2011. D'ailleurs, les enfants eux-mêmes se sont emparés du phénomène et on a observé, cet été, dans les mariages et les fêtes de famille surtout, une insolente agression de leur part sur les personnes les plus susceptibles, à coups de pétards et autres gadgets de même nature. C'est dire que ce qu'on pourrait appeler « la psychose de Chaâmbi », à titre symbolique, constitue désormais une trouille intérieure qui ronge le moral citoyen, jusque dans son intimité profonde. Cela est de fait une sorte de petite et discrète dictature, mais c'est une dictature de nature à surpasser les effets de toutes les autres grandes dictatures. Car, c'est l'hégémonie de la peur qui est à la naissance de toute dictature.