Comme il était attendu, l'interview accordée par le chef du gouvernement provisoire, Ali Laârayedh, à la chaine de télévision Al Wataniya 1, aurait été largement suivi par les téléspectateurs afin de connaître la portée du message qu'il allait transmettre aux tunisiens. Larayedh a déclaré, peut-être pour calmer un peu les esprits, qu'actuellement il n'a pas l'intention de se présenter aux élections présidentielles, ni même Hamadi Jebali d'ailleurs, malgré que ce dernier peut être un excellent candidat. Abordant le sujet du document de la CIA, le chef du gouvernement a déclaré que ce document qui est parvenu effectivement au ministère de l'Intérieur de la part des services de renseignements américain, a été sous estimé par les agents du ministère, ajoutant que ledit document a été d'abord envoyé à Sidi Bouzid avant d'être renvoyé tardivement à Tunis. Il a également affirmé que l'assassinat du député Mohamed Brahmi est dû à une mauvaise estimation des informations parvenues de la part de la CIA, surtout que le ministère de l'Intérieur à l'époque détenait des informations indiquant qu'il n'y avait pas de risques pour la vie des députés de l'ANC. Soulevant le cas des syndicats des forces de la sécurité et leurs déclarations le concernant, M. Laârayedh a nié toute ingérence de sa part dans les dossiers sécuritaires, en affirmant que Lotfi Ben Jeddou est un ministre de l'intérieur à part entière. A ce sujet, Larayedh a jugé que les déclarations des syndicats des forces de la sécurité ont toutes des visées politiques et ne sont pas objectives. Quant au rendement du gouvernement qu'il préside, le premier ministre a assuré que celui-ci a réussi sur tous les plans, critiquant au passage tous ceux qui se baladaient d'un plateau télévisé à un autre pour dire le contraire, alors que lui est son gouvernement affrontaient les problèmes majeurs du pays. Larayedh, a indiqué également que ni son gouvernement ni celui de Hamadi Jebali n'ont failli à leurs objectifs, car ce qui se passe dans le pays est le résultat naturel d'une révolution. Pour ce qui est du sujet épineux qu'est la ‘'démission'' du gouvernement, Ali Laârayedh a annoncé qu'il n'y a pas de délai pour la démission du gouvernement, ajoutant que cette démission serait possible une fois que le Dialogue national aurait abouti sur la question de l'ISIE et du futur de l'Assemblée nationale constituante. Il a en outre affirmé que son gouvernement ne peut pas laisser le pays dans l'incertitude, car selon lui, la démission ne sera possible que lorsqu'il y aura une constitution, une date pour les élections et la commission chargée de l'organisation des élections. Par ailleurs, Ali Laârayedh a indiqué que la crise diplomatique actuelle avec l'Egypte n'est qu'un nuage d'été et que tout rentrerait en ordre.