Nonobstant les divergences et l'opposition de style, force est de reconnaitre que le spectacle offert par les protagonistes de Nidaa est affligeant et consternant. Pour un Parti censé gouverner le pays, déballer son linge sale par médias interposés relève plus de la haute trahison envers le parti, les militants et le pays que de l'amateurisme politique. Les communiqués fusent de partout, les réunions secrètes se multiplient, les Sherpas renforcent leurs pions, chacun clan met en avant ses propres intérêts et le parti se mutile et se détruit. Arrivé en tête des élections à la faveur d'un vote massif des militants, certains responsables du Parti Nidaa semblent oublier qu'ils doivent leur intronisation à la seule mobilisation des milliers de tunisiens qui ont fait du porte à porte et qui ont sillonné la Tunisie pour convaincre du bienfondé d'un tel engagement. Hélas, arrivés dans leurs fonctions, attablés à leurs bureaux douillets et choyés par la République, ils ont vite oublié la mission, les valeurs, le projet politique et sociétal de Nidaa pour se consacrer à la défense de leurs propres intérêts et leurs privilèges. Le pacte est brisé, les divisions paralysent le parti et vont conduire inexorablement à une scission qui ouvrira la voie à une nouvelle configuration politique inédite avec un Nidaa implosé en 2 comptant chacun 40 élus. et une Ennahda retrouvant sa place de premier parti de Tunisie avec ses 69 sièges . La situation est inextricable et les marchandages ont commencé pour une telle éventualité qui replacerait Ennahda premier parti de l'ARP avec 69 sièges. BCE devra redistribuer les cartes et confier au parti le mieux représenté le soin de nommer un chef de gouvernement conformément à la constitution. Et si l'on se réfère au regain d'intérêt de l'Oncle Sam à la Tunisie et à la dernière tournée de l'ancien premier ministre dans les capitales européennes, il est de plus en plus probable qu'Ennahda choisisse Mehdi Jomaa pour conduire un nouveau gouvernement de compétences nationales. L'homme a marqué son passage et les empreintes de sa gouvernance sont indélébiles ; il a réussi brillamment ses 2 examens, celui les élections et la sécurité. Issu des tractations du dialogue national, personnalité indépendante et débarquée du privé pour une mission de sauvetage d'une année, Mehdi Jomaa et son équipe bénéficient d'un préjugé favorable tant ils n'ont pas marchandé pour les postes qu'ils ont occupé et tant ils ont servi le pays par devoir et par gratitude. Décidément l'histoire de la Tunisie est un éternel recommencement et certains noms ont une signification prémonitoire. Parti pour revenir, le départ de Mehdi ne serait qu'un Au revoir !