«Nous demandons aux autorités compétentes de déployer tous les moyens nécessaires et d'ouvrir une enquête pour déterminer la partie qui est derrière ces allégations mensongères et infondées à l'égard de Larbi Nasra et son fils Mehdi Nasra. Des allégations calomnieuses qui cherchent non seulement à porter atteinte à la personne du promoteur de la chaîne, mais, surtout, de discréditer Hannibal TV. Nous ne sommes pas d'avis de faire des remontrances. Cependant, nous nous réservons le droit de poursuivre en justice toute partie qu'une enquête neutre et impartiale prouvera sa responsabilité dans ce “complot“ qui a visé M. Nasra», indique M. Mohamed Habib Nasra, fils de M. Larbi, lors du point de presse tenu, mercredi 26 janvier, dans les locaux de la chaîne. Et voilà ! En moins de 48 heures seulement après sa libération, Larbi Nasra, propriétaire de Hannibal TV contre-attaque et demande qu'on lui rende justice. Ne s'agit-il pas d'une déclaration qui contredit celle faite par Larbi Nasra lui-même sur sa propre antenne lorsqu'il a confirmé qu'il n'envisage pas de porter plainte contre quiconque?» ((Voir http://www.webmanagercenter.com/management/article-101028-tunisie-larbi-nasra-fondateur-d-hannibaltv-libere). «Non. Il n'y a aucune contradiction. C'était un moment de confusion générale. M. Larbi Nasra, jusqu'au moment de sa libération, n'a pas compris ce qui se passe. Un lynchage médiatique, une campagne de diffamation sur fond de règlement de compte et, pour finir, des accusations mensongères», explique Me Habib Nasra. Et de préciser: «Larbi Nasra n'a jamais été un trafiquant, comme l'a publié en toute indécence un quotidien de la place, il n'a jamais cherché à propager la zizanie ou avorter la révolution. Qui plus est, le chef d'inculpation de "haute trahison" et de "complot" contre la sécurité de l'Etat a été formellement démenti par le ministre de la Justice». Il est à rappeler que le ministre de la Justice, lors de la conférence de presse tenue mercerdi matin au siège du ministère, a confirmé que la seule accusation adressée par le procureur de la République au fondateur de la chaîne et de son fils était celle de propagation de fausses nouvelles. Faute de preuve, Larbi Nasra et son fils Mehdi, ont été acquittés. Une deuxième contradiction! Larbi Nasra, en prenant la parole, est revenu sur sa détention en précisant qu'il a été arrêté lorsqu'il était chez lui, en train de suivre, en toute perplexité, la nouvelle comme tout le monde. Des agents qui se sont fait passer au début pour des miliaires l'ont cagoulé et l'ont embarqué avec son fils, comme des criminels. M. Nasra précise qu'ils ont été conduits jusqu'au centre de détention de Gorjani à Tunis, et là bas, il s'est rendu compte qu'il s'agit des agents de la brigade criminelle et non pas des militaires. «On a été placés en garde-à-vue pendant toute une nuit. L'accueil qui nous a été réservé était respectueux et civique. Ils nous ont même apporté du café et deux lits militaires, mais nous avons préféré passer la nuit assis sur nos fauteuils étant donné l'extrême gravité des charges qui pesaient sur nous. Lors de l'interrogatoire, ils n'arrêtaient pas de me poser une seule question: si j'étais un trafiquant d'armes, alors où est la cachette secrète de mes armes? Finalement, ils se sont rendu compte par la suite qu'il s'agit tout simplement des calomnies infondées et dénuées de tout sens. Et on nous a libérés par la suite en nous faisant savoir qu'aucune accusation ne pesait plus sur nous et que le dossier est définitivement clos», a-t-il ajouté. «Reste à savoir qui est derrière tout ça. Depuis la création de la chaîne Hannibal, nous travaillons sous la pression de la famille du président déchu. Des problèmes financiers et fiscaux à la pelle. Des menaces de la part des ministres. Belhassen Trabelsi et Sakher El Materi, chacun voulait mettre la main sur la chaîne. Douraid Ben Ali a voulu nous piéger avec ses partenaires libanais (affaire studio El- Fan). Bref, on a souffert le martyr sous l'ancien régime mais jamais on a renoncé à notre devoir médiatique envers le peuple tunisien», a précisé Me Habib Nasra. Il a dénoncé, par ailleurs, l'amateurisme de certains médias tunisiens, notamment l'agence TAP et la chaîne nationale, qui ont publié la nouvelle sans vérification, en versant dans le sensationnel et bafouant du coup les principes élémentaires de l'éthique et la déontologie du métier du journalisme. In fine, Larbi Nasra a nié formellement toute intervention étrangère pour le libérer réfutant par la même occasion tout genre de contact avec le président déchu ou son épouse après le 14 janvier.