Réunis autour d'une immense table oblongue, 3 avocats, 2 notaires, 2 universitaires, un militant des droits de l'Homme, un journaliste, un informaticien, un expert-comptable et une juriste* ; en tout, 12 personnes devant lesquelles s'entassent des dossiers se tiennent aux côtés de Kamel Jendoubi. Donc, en tout 13 personnes constituent le corps de la Haute instance indépendante pour l'élection de l'Assemblé Constituante prévue le 24 juillet 2011, et élues par un scrutin auquel ont participé 126 membres de la Haute instance (au nom long comme le mois de mars) sur un total de 161. Nous disions donc 13: Kamel Jendoubi, le président (représentant des Tunisiens à l'étranger), Boubaker Belthabet, Mohamed-Fadhel Mahfoudh et Ridha Torkhani (avocats), Sami Ben Slama et Nabil Bafoun (notaires), Abderrahman Hedhili (militant des droits de l'Homme), Larbi Chouikha (journaliste), Mohamed-Seghaier Achouri et Souad Kaley-Triki (universitaires), Zaki Rahmouni (informaticien), Anouar Ben Hassan (expert-comptable) et Monia Abed (juriste). Mais, à ces 13 membres de base de l'Instance des élections, il faut ajouter les 3 magistrats qui viennent soutenir les rangs: Omar Tounakti (de la Cour des comptes), Mourad Ben Mouelli (du Tribunal administratif) et Mohamed Ben Salem (des Tribunaux de droit commun). Les chiffres défilent encore devant Kamel Jendoubi et ceux-là ne sont pas seulement liés à la procédure et à la constitution de l'Instance des élections mais plutôt décrivant le lourd fardeau qui repose sur ses épaules et celles de ses co-commissionnaires. Il y a d'abord les 26 délégations régionales qui sont à mettre debout d'urgence, avec une foule immense de détails à fignoler et à décider. Il y a aussi les 900 mille Tunisiens qui ont soit une vieille carte d'identité nationale soit n'en ont pas une. Il y a encore les 6.000 bureaux de vote à trouver et à organiser. Et il y a évidemment le chiffre qui revient comme une litanie dans toutes les communications et les discours des politiciens et des autres, à savoir la date du 24 juillet, auréolée d'une question lancinante: l'Instance des élections bouclera-t-elle ses travaux à temps?