Wajdi Ghoneim n'est pas le premier, ni le dernier, des prédicateurs qui se sont soudain découverts une passion pour la Tunisie, même si celui-ci a mis le feu aux poudres plus que les autres. Car ce prédicateur égyptien a donné plusieurs conférences religieuses dont le propos est, pour le moins, aux antipodes des traditions tunisiennes musulmanes modérées. Transpirant la violence, l'excision des filles, le mariage coutumier... entre autres, il a vite été pris à partie par certains représentants de la société civile tunisienne avec des accusations directes de légitimer la violence, de semer la discorde, de menacer la paix sociale, d'inquiéter les investisseurs étrangers... Pourtant, les autres n'en ont pas dit moins. Parmi eux nous trouvons: - Zaghloul Najjar - Mohamed-Moussa Chérif - Safwat Hijazi - Tarek Ramadhane, le petit-fils de Hassan el Banna, fondateur du salafisme égyptien, et dont ce sera au tour de mettre pied à terre en Tunisie le 25 février. Ce qui est drôle, c'est que Ridha Belhadj, porte-parole du Hizb-ut-Tahrir en Tunisie et lui-même salafiste, décrit les visites de ces prédicateurs salafistes comme le fait indéniable de certains pays du Golfe dont le but est de déstabiliser la Révolution. Le tout au nom de la liberté d'expression et du respect des libertés, apportant encore plus de confusion chaque jour qui passe et ajoutant à la somme immense de problèmes que nous avons à affronter et à propos desquels les prédicateurs salafistes, soit dit en passant, n'ont aucune solution, ni même de réflexion digne de ce nom. Comme si nos problèmes se résumaient aujourd'hui à des approches chariites!