TotalEnergies : 100 Startuppers africains récompensés lors de la 4e édition du Challenge Startupper de l'Année    Tarek Hammami : la révision des prix de 320 médicaments a été opérée par les ministères de la Santé et du Commerce    Maidani Dhaoui : non, il n'y a pas lieu de parler de moutons à deux mille dinars !    ECHOS DE LA FILT | Pavillon de l'Italie, invitée d'honneur : Les enfants à la découverte de Pimpa di Altan et son voyage en Italie    «META MORPHEE» de Thomas Egoumenides à Yosr Ben Ammar Gallery jusqu'au 11 mai 2024 : Poétisation et apologie de l'obsolète    Walid Ferchichi, éditeur, auteur et traducteur Tunisien, à la Presse : «Les éditeurs se plaignent aujourd'hui de la baisse considérable des achats du ministère»    Le SRS lance son académie de basket Ball : Une tradition restaurée !    Joueurs agressifs sur les terrains : Pourquoi pas un contrôle antidopage ?    Au fait du jour | Un mal nécessaire    La Tunisie, 2e pays à l'échelle arabe en nombre de chercheurs    Le siège de l'UGTT fin prêt pour le 1er mai    Moez Ben Salem à la tête de la Société africaine de dermatologie et de vénérologie    Météo : Temps nuageux et températures entre 20 et 32°C    Une caravane de santé au profit de 200 bénéficiaires à Mhamdia    AGO 2024 : Kamel Neji résolument confiant pour l'avenir de l'UIB    Moez Soussi : nous figurons, officiellement, sur la liste noire du FMI    Le gaspillage alimentaire, comprendre pour agir    Météo de ce début de semaine    Suspension de plusieurs médias occidentaux au Burkina Faso    France – Renationalisation partielle d'Atos : Les technologies clés !    Quelles sont les raisons de l'ouverture d'un bureau du FMI à Riyad en Arabie Saoudite ?    Une première en France : Le gouvernement annonce une plainte contre Mélenchon    Ambassadeur italien, Jaouhar Ben Mbarek… Les 5 infos du week-end    Elections de la FTF : rejet de l'appel de Wassef Jlaiel, réexamen des listes de Ben Tekaya et Tlemçani    Netanyahu et son gouvernement embêtés par la menace de mandats d'arrêt délivrés par la CPI    Pénalisation de l'homosexualité et de la transsexualité en Irak... Les américains se disent inquiets !    Tunisie – METEO : Quelques passages nuageux et brouillard en fin de nuit    Tensions à Sciences Po : Quand la politique s'immisce dans l'expression étudiante    11e session de la commission mixte Tuniso-camerounaise à Yaoundé: Consolider la coopération dans divers domaines    DECES ET FARK: Kamel SAMMARI    Affaire présumée de trafic de psychotropes: Médecins et pharmaciens sous le joug de la caducité de la loi    Trois questions à Samir Meddeb, président de l'association Racines et Développement Durable: "Nos pratiques de consommation ne sont pas durables"    Tunisie-Canada: Un don de 185 ouvrages à la Bibliothèque nationale Tunisienne    La Kasbah—Activités du Chef du gouvernement durant la quatrième semaine d'avril 2024: Une batterie de mesures pour faciliter le retour des Tunisiens à l'étranger    Volley – Play-offs Nationale A (SF) : CSS 3-0 EST, résultats de la J3 (vidéos)    Salon du livre : l'ambassadeur italien « dégagé » par des militants de l'Action pour la Palestine    Ons Jabeur en huitième de finale du tournoi de Madrid    Miss Buenos Aires 2024 : Une femme de 60 ans brise les barrières de l'âge    Après sa qualification, 7 millions de dinars pour l'EST    Gianni Infantino félicite l'EST pour sa qualification à la coupe du monde des clubs 2025    Malgré les restrictions sionistes : 45 000 Palestiniens assistent à la prière du vendredi à Al-Aqsa    Omar El Ouaer Trio et Alia Sellami au Goethe Institut Tunis pour célébrer la journée internationale du Jazz    Sousse - L'Institut français de Tunisie inaugure un nouvel espace dédié à la jeunesse et à la coopération    Hédi Timoumi : certains donnent des cours d'histoire sans l'avoir jamais étudiée    Journée internationale de la danse : Le Théâtre de l'opéra de Tunis organise la manifestation "Danse pour Tous"    L'Office des phosphates marocain lève 2 milliards USD sur les marchés internationaux    Kenizé Mourad au Palais Nejma Ezzahra à Sidi Bou Said : «Le Parfum de notre Terre» ou le roman boycotté    Safi Said poursuivi suite à son projet pour Djerba    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Tunisie - Ain Draham: Après la neige, les glissements de terrain
Publié dans WMC actualités le 19 - 03 - 2012

Ain Draham, un mois après le froid glacial et la neige exceptionnelle qu'a connus cette délégation, est loin de panser ses plaies. Elle est toujours une zone sinistrée. Le principe de «la catastrophe qui génère une autre» s'est appliqué, de manière parfaite, à ce bien beau village et aux beaux sites ruraux situés à ses environs.
La neige exceptionnelle de cet hiver a provoqué l'isolement de plusieurs communautés rurales, des glissements de terrain spectaculaires et des inondations des plaines de Bousalem et de Medjez El Bab par l'effet du dégel et le gonflement des eaux des barrages, des crues de l'oued Medjerda certes mais aussi des lâchers d'eau forcés des barrages de Ben Métir et de Bouhertma.
La neige et l'eau pluviale, deux ressources naturelles bénites que tout un chacun souhaite en profiter et disposer à des fins soit touristiques ou économiques sont, hélas, perçues, dans cette contrée montagneuse, comme de véritables malédictions, voire comme des menaces sérieuses pour leur survie.
Il suffit de constater les dégâts pour s'en rendre compte. Sur la route Béja-Ain Draham, une des voies les plus sûres actuellement, le spectacle est à la fois beau et désolant. Beau au regard des chutes d'eau provenant des sources montagneuses et de la générosité de la nature. Désolant au regard du reste. Partout des éboulements. Partout, des blocs de rochers de plusieurs tonnes bloquent en partie la route. Partout des routes éventrées. Partout des glissements de terrain. Partout des arbres coupés jonchent la route. Et comme un malheur n'arrive jamais seul, un brouillard envahissant comme une lave de volcan était au rendez-vous, samedi 10 mars 2012, pour compliquer la vue et la circulation. Heureusement, j'étais apparemment le seul fou à s'aventurer dans ce paysage sinistré.
Les rares personnes rencontrées sont soit des bergères et des bergers accompagnés de leurs maigres troupeaux d'ovins, soit des écoliers et écolières encadrés par des mères militantes, soit des garde-forestiers. Avec le brouillard, tous avaient le même profil, celui de silhouettes informes en mouvement.
Quand on leur demande si on pouvait continuer à rouler, sans problèmes, sur cette route, ces montagnards nous répondent par l'affirmative avec une grande gentillesse, mais ne sourient jamais. L'air abattus, ils semblent avoir perdu le sourire.
En poussant la discussion avec Mme Nawara Brinsi, habitante de l'agglomération Tebeinia, on a senti une inquiétude profonde du projet du gouvernement de transférer les communautés affectées par les glissements de terrain dans d'autres zones plus sûres. C'est le cas des habitants des douars K'raymia et H'saynia (5 km d'Ain Draham).
Elle estime que ce projet, pour peu qu'il se réalise, est une véritable catastrophe humaine en ce sens où les centaines de personnes concernées sont toutes âgées et risquent de tout perdre: vergers, bétail et lieux de mémoire.
Pour elle, un tel projet ne fera que reporter la solution des problèmes. Le plus important, dit-elle, est de boiser les versants, d'entretenir les canalisations d'évacuation des eaux pluviales des routes lesquelles, à défaut d'entretien, sont obstruées, des décennies durant, et surtout de créer des sources de revenus en développent sur ces mêmes versants des arbres fruitiers à haute valeur marchande (avocatiers, noyers…).
Il faut reconnaître que cette approche développementaliste de cette grande lady de Kroumirie est pleine de bon sens dans la mesure où les politiques de villagisation (regroupements d'habitats disparates pour réduire les coûts…) suivie, depuis l'indépendance, par Bourguiba, d'abord, avec ces fameux «Malagi» (villages - abris) et ensuite, par Ben Ali avec ces agglomérations précaires créées par le biais du Fonds 26-26, n'ont pas donné de résultats tangibles.
Ailleurs, cette même politique de villagisation a provoqué de graves famines en Ethiopie en ce sens où, en poussant les gens à se regrouper en villages artificiels sans âme, on les amène à abandonner leurs terres agricoles et à se priver de leurs seules sources de subsistance.
C'est pour dire, in fine, que l'Etat tunisien doit cesser de recourir à ces solutions de facilité qui lui permettent de se débarrasser, provisoirement (un provisoire qui a duré 50 ans), des problèmes et de ne jamais œuvrer à les résoudre radicalement. Il est également de son devoir, aussi, de faire preuve, plus que jamais, de professionnalisme développemental et de s'employer à fixer la terre avant de fixer les gens. Les gens de cette contrée, sédentarisés et adossés à des sources de revenus stables et à une infrastructure fiable, ne peuvent que l'aider à mener ce projet.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.