CONCLUSION Terminons en revenant sur un libellé qui recouvre un vaste débat susceptible d'être segmenté pour des investigations ultérieures. Les politiques de revenu dominent actuellement le devant de la scène dans les débats politiques et économique. Ce travail en détaille les quelques domaines d'intervention. Dans ce travail nous avons tenté de répondre à la question de savoir comment augmenter le pouvoir d'achat? A court terme, une actualisation du barème de l'impôt sur le revenu ainsi que le renforcement de la concurrence et la maitrise de l'inflation permettent des gains de pouvoir d'achat non négligeable. Ma conviction est qu'une concurrence plus forte et plus saine entre les acteurs économiques résulte en un pouvoir d'achat accru pour le consommateur. A plus long terme, les marges de manuvre sont considérables car il est possible de modifier la répartition du PIB. Le partage entre salaires et profits doit faire l'objet de négociations salariales et donc d'un rapport de force qui est actuellement à la défaveur des salariés si on considère le taux très élevé de chômage. On notera également qu'à terme, une réforme fiscale rigoureuse offrira des marges de manuvre budgétaire, permettant une nouvelle politique de redistribution plus équitable. De toute manière, Si on veut opérer une redistribution des richesses, ce qui est parfois légitime, cela ne devrait pas se faire à travers les salaires. La fiscalité est l'instrument adéquat et elle a l'énorme avantage de pouvoir ne pas interférer sur le coût du travail. Si l'Etat estime qu'il peut le permettre, c'est dans cette voie qu'il faudrait aller afin de ne pas affecter davantage le marché du travail. N'oublions pas que l'objectif affiché doit être la lutte contre le chômage. L'autre marge de manuvre, c'est la croissance. En effet, pour qu'il y ait répartition de richesses, il faut qu'il y ait création de richesses et donc croissance économique. En outre, les gains de pouvoir d'achat sont le fruit de la croissance économique et ne se décrètent pas. En effet, sans croissance du PIB, pas de hausse possible du pouvoir d'achat. Seules donc la croissance économique et bien sûr la répartition du revenu permettront l'amélioration ou induiront au contraire la dégradation du pouvoir d'achat. Au final et de manière structurelle, seuls les gains de productivité peuvent permettre une amélioration du le pouvoir d'achat, à tous les niveaux de revenu et il est souhaitable que des mécanismes sociaux veillent à assurer une juste redistribution. La vraie bataille pour le pouvoir d'achat passe inévitablement par une croissance plus forte, plus équilibrée et créatrice d'emploi. Pour reprendre des éléments d'un slogan de campagne bien connu, il nous faut "travailler plus à l'amélioration de la productivité pour gagner plus et redistribuer plus".