Nous venons d'assister au lancement de la Maghreb Start-up Initiative, le 2 mai à Tunis. Nous avons écouté une foule de personnalités où brillait la présence de Saïd Aïdi, ancien ministre de l'Emploi, et l'idée est en elle-même porteuse d'une grande fécondité. Elle est en vérité la première édition d'une compétition régionale destinée aux jeunes entrepreneurs du Maghreb dans le cadre d'un programme d'appui aux start-ups innovantes dans des secteurs stratégiques ou à forte valeur ajoutée. Elle cible ainsi les jeunes cherchant à démarrer des entreprises à fort potentiel technologique et innovantes dans les domaines de la biotechnologie, l'économie verte, l'énergie et les technologies de l'information et de la communication, avec des partenaires nationaux; par exemple EFE et Wiki Start-up en Tunisie. Mais voici le problème... Quand la Maghreb Start-up Initiative annonce qu'elle travaille sur l'inspiration et la promotion des échanges entre les jeunes dans le Maghreb et sur le développement entre eux de liens au sein de l'écosystème entrepreneurial maghrébin, elle n'inclut, de fait, que la Tunisie, l'Algérie et le Maroc dont les partenaires sont nommément annoncés : -EFE et WIKI STARTUP pour la Tunisie -Algeria Startup Initiative pour l'Algérie. -Fondation du Jeune Entrepreneur pour le Maroc. Ceci au moment où les organisateurs en disent qu'il s'agit de la première initiative régionale d'envergure pour le lancement d'entreprises innovantes à l'échelle du Maghreb, ils excluent les deux autres pays sans lesquels le Maghreb n'aurait pas le moindre sens: la Libye et la Mauritanie dont on n'appuiera pas les jeunes créateurs d'entreprises et de start-ups innovantes, que l'on ne fera pas participer aux compétitions, que l'on ne fera pas participer aux camps d'entraînement (Boot camps), auxquels on ne donnera pas de chances d'être parmi les lauréats qui auront un accès au financement et aux marchés, une assistance technique et un service d'accompagnement et de mentorat, outre les prix d'une valeur globale de 70.000 dollars US! Nous avons posé la question à l'ancien ministre, Saïd Aïdi, qui, soit dit en passant, est actuellement le président de la Fondation Education for Employment (EFE) en Tunisie. Sa réponse ne nous a pas convaincus car, a-t-il répondu: Nous n'avons aucune volonté d'exclusion. Nous avons commencé par la Tunisie, l'Algérie et le Maroc et nous associerons la Libye et la Mauritanie plus tard!