Hamadi Jebali, chef du gouvernement, vient de rencontrer Mustapha-Kamal Nabli, gouverneur de la Banque centrale, et Houcine Dimassi, ministre des Finances. Nos sources disent que les trois officiels ont débattu, le plus sereinement du monde, de la situation économique actuelle et surtout de la baisse de la notation souveraine de la Tunisie par Standard &Poor's. Mais ce n'est pas ce que disent les rumeurs sauvages (qui ont presque toujours un fond de vérité dans notre pays) qui soutiennent que Nabli serait sur le point de se faire attribuer un rôle de bouc émissaire dans la crise qui secoue le pays et dont les conclusions de Standard & Poor's ne sont que la goutte qui a fait déborder le vase. Il faut dire que ceux qui font circuler de tels bruits afin de préparer l'annonce du limogeage (encore une pratique usuelle dans notre pays) semblent un peu avoir perdu la tête, comme si remercier le gouverneur de la Banque centrale (qui plus est, vient de recevoir une distinction internationale) est une petite chose bénigne. Nommé gouverneur le 17 janvier 2011, alors que la Tunisie était ''ala kaff afrit'', Mustapha Kamel Nabli a tenu bon et a même été parmi les rares repères crédibles pendant des mois! Mais rappelons aussi qu'avant sa nomination à la tête de la BCT, Nabli a dirigé, depuis 1999, la direction Moyen-Orient et Afrique du Nord de la Banque mondiale. Il a également exercé de hautes fonctions au sein du gouvernement tunisien (de 1990 à 1995, il a occupé le poste du ministre du Plan et du Développement régional, puis celui de ministre du Développement économique). Il a été également expert des questions économiques auprès de la Communauté économique européenne et de la Ligue des Etats Arabes, et a occupé le poste de président de la Bourse de Tunis. Avant 1998, il a été professeur des sciences économiques à la Faculté de Droit et des Sciences Politiques et Economiques de Tunis et professeur et chercheur auprès de différentes universités, notamment en France, aux Etats-Unis d'Amérique, au Canada et en Belgique, et il est titulaire d'une maîtrise et d'un doctorat en économie de l'Université de Californie à Los Angeles. Un CV que bien peu partagent et cela, au moins, devrait faire réfléchir ceux qui font courir des bruits insensés en attendant de sévir en bonne et due forme!