Les prix n'auraient pas attendu le début du mois saint pour augmenter. Certains prix ont connu une progression rapide durant la première semaine de juillet 2012 avant de se tasser par la suite. A la faveur surtout de l'effort entrepris par le gouvernement pour assurer un bon approvisionnement du marché. Le Haut commissariat au Plan (HCP), l'équivalent de l'INS (Institut National de la Statistique) en Tunisie, estime que l'indice des prix à la consommation des denrées alimentaires progresse, au Maroc, au cours du mois du jeûne, de 0,3 à 0,5%. Un chiffre qui serait, selon certains, en-deçà de la réalité. Du moins au cours des premiers jours du mois de ramadan. Les prix n'auraient pas attendu le début du mois saint pour augmenter. Tomates, pois chiches, poulet certains prix ont connu une progression rapide durant la première semaine de juillet 2012. Les choses se sont toutefois tassées rapidement. Les prix étant devenus raisonnables. A la faveur surtout de l'effort entrepris par le gouvernement pour assurer un bon approvisionnement du marché. Le gouvernement a dû même recourir à l'importation notamment d'une grande quantité de lait pour réguler le marché. Le Maroc, il faut dire, a connu, en 2011-2012, une année agricole difficile. La canicule du début de l'été a, par ailleurs, tué de nombreux poulets et de dindes, sachant que la population gonfle comme chaque été avec le retour au bercail de nombreux Marocains Résidents à l'Etranger. Une enveloppe supplémentaire de 270 dinars Bon vivant, le Marocain ne semble pas très regardant du reste sur la dépense au cours du mois de ramadan. Une enquête réalisée, en juin 2012, indique que 53% des Marocains affirment dépenser plus d'argent au cours du mois de jeûne. L'enveloppe supplémentaire serait en moyenne de 1.500 dirhams (environ 270 dinars) pour 40% des personnes interrogées, selon notre confrère L'Economiste, qui a publié les résultats de cette enquête dans son édition du 7 août 2012. Et 89% des sondés affirment que l'essentiel de leurs dépenses va à l'alimentation. Mois de piété, le ramadan connaît une intense activité religieuse. Commandeur des croyants «Emir Al Mouminine», le roi Mohamed VI a ainsi eu une intense activité au cours de ce ramadan 2012. Le souverain chérifien a notamment procédé à l'inauguration, au cours de la journée du vendredi 3 août 2012, de la Mosquée de la princesse «Lalla Aïcha», à Casablanca. Pouvant accueillir jusqu'à 4.500 fidèles, la mosquée a été construite sur un terrain de 4.564 m2. Causerie religieuse animée par le Mufti de la Tunisie Le Roi Mohamed VI a également présidé des causeries religieuses. Dont l'une a été animée, le jeudi 2 août 2012, par le Mufti de la Tunisie, Othman Bathikh. Une causerie au cours de laquelle l'orateur a mis en exergue l'obligation divine de «rester attachés à la religion musulmane et d'unifier les rangs de tous les musulmans». La presse marocaine a souligné, au cours du mois saint, l'importance accordée par le pays en vue d'une consolidation de la place de l'Islam dans la société. Les crédits alloués à la construction et à la modernisation des mosquées sont passés de 189 millions de dirhams (environ 35 millions de dinars) en 2003 à 1,591 milliard de dirhams (environ 287 millions de dinars) en 2011. Mais le mois saint reste aussi marqué au Maroc par l'action entreprise par un mouvement qui défend le droit de ne pas jeûner. «Masayminch» (Nous ne jeûnons pas), formé à l'initiative du Mouvement Alternatif pour les Libertés Individuelles (MALI), il revendique «le droit de pouvoir manger en public». Il a été notamment actif, au cours des premiers jours du mois saint, sur les réseaux social. Le gouvernement a réagi énergiquement. Le ministre de la Communication a affirmé que «le gouvernement sera ferme dans l'application de la loi». Toute personne qui rompt le jeûne en public, sans motif admis par la religion, est passible, selon l'article 222 du Code pénal marocain, d'une peine d'emprisonnement de six mois à un an et d'une amende pouvant aller jusqu'à 120 dirhams (environ 20 dinars). Un feu de paille que cette initiative du MALI, qui semble ne pas intéresser outre mesure les Marocains largement attachés à leur religion. Et qui accueillent chaque année le mois saint avec la plus grande joie et le plus grand bonheur.