C'est comme si la Centrale syndicale voulait qu'il ne persiste plus aucun doute dans l'esprit des Tunisiens quant à l'implication directe du gouvernement Ennahdha alors que les vocables ont été soigneusement choisis dans la déclaration de sa Commission administrative nationale qui a décrété une grève générale nationale de protestation pour le jeudi 13 décembre. L'UGTT affirme ainsi que l'attaque contre son siège fait partie d'un plan méthodique et prémédité qui a connu plusieurs épisodes: jets d'ordures à la Place Mohamed Ali et dans certains locaux régionaux de l'UGTT, saccages et incendies de sièges, agressions répétées contre les syndicalistes, campagnes de dénigrement et d'incitation à la violence ciblant l'UGTT... La Centrale soutient que l'attaque a été préparée et précédée par des déclarations incendiaires et d'incitations à la haine émanant des dirigeants de partis et de responsables du gouvernement provisoire, la décrivant comme l'une des tentatives de son instrumentalisation et de sa mise sous les ordres et tenant le gouvernement pour responsable de la violence à l'encontre de la société civile. L'UGTT finit par présenter 3 réclamations qui résument tous ses ressentiments et qui réitèrent ses accusations contre le gouvernement: - poursuivre les agresseurs en justice pour répondre des actes qu'ils ont commis surtout que ces actes sont corroborés et documentés par la photo, la vidéo et dont les noms sont identifiés; -dissoudre des Ligues de protection de la Révolution dont l'implication dans les derniers événements survenus dans notre pays au cours des derniers mois est avérée et dont l'appartenance aux milices agissant en toute impunité sous les ordres du parti au pouvoir pour attaquer tous ceux qui sont porteurs d'opinions contraires est attestée; -présenter une plainte auprès de l'Organisation internationale du travail (OIT) en vue d'entreprendre les mesures adéquates quant aux agressions répétées qui ciblent les militants de l'UGTT. Maintenant, voici le topo: le duel entre Houcine Abbassi, SG de l'UGTT, et Rached Ghannouchi, président du mouvement Ennahdha, est en train de culminer vers des sommets jamais atteints depuis que l'UGTT est provoquée par les factions fidèles à Ennahdha. Et Abbassi est en train de dire partout où il est invité qu'il ne baissera pas les yeux alors que Ghannouchi multiplie les accusations, faisant pressentir qu'un affrontement entre les deux forces populaires majeures de la Tunisie est imminent!