Lundi soir, il faisait 23 degrés au Caire alors que Mohamed Bridaa, DG de Microsoft Tunisie, avait réuni autour de lui une petite foule de hauts fonctionnaires de l'administration tunisienne ainsi que quelques journalistes pour leur dévoiler l'événement qui était préparé en grand secret par la firme de Redmond. ''Depuis 20 ans que Microsoft opère en Afrique, nous en sommes venus à nous interroger, depuis quelques mois, sur ce que nous pouvions faire pour aider l'Afrique à mieux communiquer. Et nous sommes arrivés à identifier 3 piliers'', atteste Bridaa. Le premier de ces 3 piliers est l'accessibilité, avec deux facteurs : d'abord un ''smart device'' qui se présenterait sous la forme d'un GSM spécialement conçu pour les Africains. Ce GSM serait proposé à un prix à la portée de la maigre bourse de l'Africain moyen sans pour autant rien sacrifier à la qualité technologique. Quant au second facteur, il consiste en une grande première: l'utilisation des ondes hertziennes (qui étaient massivement utilisées pour la transmission radio et TV) pour véhiculer du haut débit pouvant atteindre les 40 Giga! Le second pilier couvre les questions de développement économique par le biais de ce que Mohamed Bridaa appelle les ''world soft skills'' où les jeunes diplômés seront en première ligne. Le 3ème pilier est peut-être le plus capital à long terme puisqu'il touche au saint des saints: l'implication des Africains dans les systèmes d'innovation. Autant d'idées dont Bridaa dit qu'elles ont été débattues en long et en large et qu'elles ont été avalisées définitivement, nous plaçant ainsi à la veilles d'un chamboulement technologique en Afrique et en Tunisie.