Le Conseil d'administration du Fonds monétaire international (FMI) a approuvé, vendredi, un décaissement «immédiat» de près de 225 millions de dollars (358,515 millions de dinars), au profit de la Tunisie, selon un communiqué du FMI. Cette décision du FMI intervient après l'achèvement de la troisième revue des résultats économiques réalisés par la Tunisie dans le cadre d'un programme de 24 mois appuyé par un accord de confirmation de 24 mois. Adopté en juin dernier, cet accord de confirmation biennal porte sur un plan d'aide d'environ 1,78 milliards de dollars (2,8 milliards de dinars) pour appuyer le programme de réforme économique en Tunisie. Avec ce nouveau versement, le montant total décaissé par le FMI en faveur de la Tunisie est de 888,4 millions de dollars (1,4 milliard de dinars). En achevant la troisième revue, le Conseil d'administration a approuvé la demande tunisienne en faveur de la modification des critères de réalisation pour fin juin 2014. Le conseil a, également, accordé des dérogations pour les critères de réalisation de fin mars 2014 pour lesquels des données ne sont pas encore disponibles et rien ne permet de penser qu'ils n'ont pas été remplis. A l'issue de la réunion du Conseil d'administration, Directeur général adjoint du FMI et Président du Conseil par intérim, Min Zhu, a déclaré que la Tunisie a accompli des progrès dans le cadre de son programme économique appuyé par le FMI. "Les critères de réalisation quantitatifs pour fin mars semblent avoir été remplis, mais les réformes structurelles ont été ralenties par la crise politique prolongée de l'an dernier", a-t-il constaté. L'adoption par la Tunisie d'une nouvelle Constitution et la formation d'un nouveau gouvernement ont conforté la confiance en l'avenir politique et économique dans le pays, a-t-il expliqué, regrettant que "la croissance demeure modérée, le chômage reste élevé, et les déséquilibres budgétaire et extérieur soient élevés". Aux côtés de la maîtrise de la masse salariale élevée et de la réduction des subventions énergétiques régressives, de nouvelles mesures budgétaires semblent être nécessaires pour comprimer le déficit budgétaire croissant en 2014, a-t-il indiqué. Il a, également, estimé indispensable d'opter pour la réforme des recettes, le renforcement de la gestion des finances publiques et la refonte des entreprises publiques, afin de favoriser le rééquilibrage budgétaire. Pour Zhu, «il est essentiel d'améliorer les procédures de passation des marchés publics et l'exécution des projets pour inverser la sous-exécution des dépenses d'investissement qui, a-t-il dit, sont importantes pour favoriser une croissance dont les bienfaits sont partagés par le plus grand nombre». Il conviendra, a-t-il ajouté, de continuer de préserver les dépenses sociales pendant le rééquilibrage budgétaire. «L'orientation actuelle de la politique monétaire est appropriée, mais elle devra être durcie si les tensions inflationnistes ou les pressions sur le taux de change s'accentuent. Il est essentiel d'éliminer le plafonnement des taux débiteurs pour renforcer les canaux de transmission de la politique monétaire et l'accès au crédit», a-t-il indiqué. Un assouplissement du taux de change, a-t-il estimé, contribuerait à reconstituer la marge de manuvre extérieure, à réduire les injections de liquidités et à rehausser la compétitivité. Zhu a, également, plaidé en faveur de l'amélioration de la déclaration des données, du renforcement du contrôle et de l'adoption par les banques publiques d'une nouvelle vision stratégique, afin de réduire la fragilité du secteur bancaire. «A court terme, il est prioritaire de concevoir les plans de restructuration des banques, d'établir la société de gestion d'actifs pour les créances douteuses du secteur du tourisme, de s'attaquer à la faible qualité des actifs et d'améliorer les mécanismes de résolution», a-t-il expliqué. Il est crucial, a-t-il ajouté, d'accélérer la mise en uvre des réformes structurelles pour réaliser une croissance plus vigoureuse dont les bienfaits sont mieux partagés parmi la population». «Un bon ciblage du dispositif de protection sociale doit aller de pair avec la réforme des subventions énergétiques afin de protéger les ménages vulnérables», a-t-il poursuivi.