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Tunisie - Emeutes sociales :
BCE somme le gouvernement à trouver des ressources financières pour les régions
Publié dans WMC actualités le 25 - 01 - 2016

Lorsqu'on sait que Bajbouj est, de fait, le chef des deux têtes de l'exécutif, cet appel est une instruction-décision. Habib Essid, chef du gouvernement, n'étant ici que «le premier des ministres» comme les proches collaborateurs de Ben Ali aimaient appeler à l'époque Mohamed Ghannouchi ou encore comme l'a qualifié, ces jours-ci, Hamma Hammami, porte- parole du Front populaire, de «fonctionnaire chez BCE».
Pourtant, selon la nouvelle Constitution, c'est le chef du gouvernement (ici Habib Essid) qui détient 80% du pouvoir exécutif. Seuls 20% reviennent au président de la République (ici BCE).
L'exécutif dispose de plusieurs marges de manœuvre
Cet imbroglio constitutionnel dépassé, la question majeure qui se pose ici est la suivante: quel sera le poste budgétaire qui sera sabré ou sacrifié pour dégager les ressources nécessaires pour atténuer un tant soit peu l'acuité du chômage des diplômés du supérieur?
Selon nos informations, aucun poste ne sera sacrifié totalement pour une raison très simple: tous les chiffres de l'Etat sont maquillés, y compris la loi de finances. A priori, rien ne prouve que l'Etat ne dispose pas des fonds requis. Ces fonds sont mentionnés soit de manière claire, soit de manière peu claire dans la loi de finances 2016 (LF 2016).
Loin d'être rédigée dans le langage de la «légistique» (l'art de rendre les lois intelligibles), cette loi est plutôt écrite en termes rébarbatifs, approximatifs et vagues, ce qui laisse entendre qu'elle engrange de moult zones d'ombre voire d'enveloppes opaques et de «caisses noires» dont la destination n'est jamais expliquée, et ce de l'avis de plusieurs experts. Il s'agit pour la plupart du temps de fonds budgétaires louches affectés à des dépenses dites «accidentelles» ou «imprévisibles».
Les émeutes de cette semaine, étant inattendues, peuvent être considérées comme un événement imprévisible et nécessiter l'affectation d'une des enveloppes dédiées à ce poste et, partant, à la création d'emplois dans les régions de l'intérieur.
Le gouvernement dispose également d'autres alternatives pour financer la création de milliers d'empois dans les régions de l'intérieur.
Exploiter les économies générées par la chute du cours du pétrole
La première possibilité est d'exploiter à bon escient la chute du cours mondial du pétrole et les rentrées de devises générées par les économies des travailleurs émigrés. L'objectif étant, comme le recommande la Banque mondiale, de reconstituer, en cette période de persistance de la récession économique à l'échelle mondiale, «un volant de sécurité budgétaire», destiné à faire face aux probables ralentissements économiques futurs.
Est-il besoin de rappeler que le budget économique 2016 est calculé sur la base d'un prix de baril de 57 dollars alors que le cours est actuellement à 29 dollars.
En 2O15, les économies générées par le recul du cours du baril se sont chiffrées à plus de deux milliards de dinars environ, tandis que les montants des transferts de la colonie tunisienne à l'étranger ont atteint, fin 2014, près de 4 milliards de dinars, soit 5% du PIB. Selon des experts, ces montants additionnés (6 milliards de dinars), pour peu qu'ils soient bien affectés, peuvent créer, à eux seuls, en dehors du budget de l'Etat, quelque 60.000 emplois dont une importante part peut profiter aux régions marginalisées.
La deuxième possibilité consisterait à impulser des projets de développement à forte employabilité. A cette fin, la loi de finances prévoit des dépenses de développement estimées à 9,6 milliards de dinars. Ce montant est réparti comme suit:
1. - investissements directs (4,9 milliards de dinars),
2. - financement public (1,9 milliard de dinars),
3. - dépenses de développement imprévisibles (800 MDT),
4. - dépenses de développement liées à des ressources d'emprunt extérieur (2,8 milliards de dinars).
Ces dépenses devraient créer 50.000 emplois, soit 20.000 emplois pour chaque point de croissance réalisé. Là aussi les régions les plus démunies peuvent en bénéficier largement dans le cadre de la discrimination positive.
Néanmoins, le gouvernement se doit de s'expliquer sur l'origine de ce montant (9,6 milliards de dinars). S'agit-il de nouvelles ressources budgétaires ou du solde des crédits de développement antérieurs (10 milliards de DT) qui n'ont pas été mis en œuvre au temps de la Troïka et dont Habib Essid avait parlé, à maintes reprises?
On ne s'amuse pas avec le chômage des jeunes diplômés
Par delà ces marges de manœuvre, nous sommes en droit de nous poser cette question: pourquoi le pouvoir exécutif n'a-t-il pas prévu, dans le carde des priorités de la loi de finances 2016, des fonds pour l'emploi des jeunes diplômés en ce sens où le chef de l'Etat n'a pas manqué d'appeler le gouvernement «à mettre un plan prioritaire pour réduire l'impact du chômage même en puisant dans des ressources destinées à d'autres projets»?
En plus clair encore, si BCE le demande, lui le véritable patron de l'exécutif, c'est que le gouvernement n'y a pas pensé sérieusement même si les prévisions de la LF 2016 tablent sur la création de 50.000 emplois.
Mention spéciale pour cette omission de BCE qui prouve encore une fois au passage qu'il est out. Pour preuve, il ne connaît pas le nombre exact des diplômés chômeurs qu'il estime entre 200 et 250.00 comme si un écart de 50.000 était si peu de chose.
Le premier enseignement à tirer de ces émeutes, c'est que le pouvoir exécutif est en nette coupure avec l'arrière-pays. Il doit y remédier dans les meilleurs délais. Ce sera une véritable besogne au regard de la défiance structurelle entre les deux parties. Toujours est-il que les chômeurs émeutiers viennent de donner un nouvel avertissement aux locataires de la Kasbah et du Palais de Carthage.
Attention aux prochaines émeutes. C'est connu, partout dans le monde, un jeune diplômé chômeur, c'est une grenade dégoupillée. On l'aura dit.


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