«Les industriels tunisiens et iraniens peuvent développer une offre vers d'autres pays » Par Moncef MAHROUG
Pour cet homme d'affaires, vice-président du Club des Exportateurs, il existe un grand potentiel pour le développement de partenariats industriels entre la Tunisie et l'Iran. La Tunisie et l'Iran peuvent aller loin, plus loin encore, sur le chemin de la coopération et du partenariat économiques. C'est l'intime conviction de M.Abderrahmane Ben Ezzeddine. Cet homme d'affaires, que les Tunisiens ont d'abord connu comme footballeur à l'Espérance Sportive de Tunis (E.S.T.), l'a dit haut et fort à l'occasion de la rencontre de businessman tunisiens et iraniens qui s'est tenue récemment à Tunis. «La Tunisie et l'Iran peuvent beaucoup. Nos deux pays sont intéressants pour les hommes d'affaires, et touristiquement très agréables à visiter », clame M.Ben Ezzeddine, par ailleurs vice-président du Club des Exportateurs, que dirige M.Sadok Ben Jemaa. La preuve en est M.Ben Ezzeddine lui-même qui a succombé au charme de l'Iran et a «dix visites en trois ans » au compteur. Pour le vice-président du Club des Exportateurs, «l'Iran présente un très grand potentiel commercial et industriel. Beaucoup de produits fabriqués dans ce pays sont intéressants et peuvent être intégrés sur place avec des produits tunisiens pour développer une offre commune vers d'autres pays ». L'Union européenne, à laquelle les Industriels iraniens ne peuvent pas accéder aussi facilement que les Tunisiens, est l'un des principaux marchés-cibles. «Les Tunisiens peuvent trouver tout ce dont ils ont besoin comme produits industriels en Iran, où l'on fabrique des notamment des pièces de rechange utilisées dans la première monte de voitures comme la Mercedès », insiste M.Ben Ezzeddine. Mais pour cela, «il faut des contacts plus efficaces » que ceux ayant jusqu'ici eu lieu, conseille l'homme d'affaires. Le business triangulaire est d'autant plus possible que la Tunisie, déjà liée à l'Union européenne par accord de libre-échange, a conclu en janvier 2007 à l'occasion d'une visite de M.Mondher Zenaïdi, ministre du Commerce et de l'Artisanat, à Téhéran- un accord commercial préférentiel prévoyant notamment la réduction des droits de douane pour deux listes de produits manufacturés d'origine tunisienne et iranienne (à hauteur de 30% pour les produits finis, 40% pour les produits semi-finis et 50% pour les matières premières) et l'application de la règle d'origine à concurrence de 50% de la valeur ajoutée et venu remplacer un premier accord commercial de type «NPF» (clause de la Nation la plus favorisée) signé en avril 2001. Avec 81,2 millions de dinars en 2006, l'Iran est le troisième client de la Tunisie en Asie, (derrière l'Inde -174,3 millions de dinars-, et la Turquie -161, 3 millions de dinars), et son 18ème fournisseur dans la même région, avec (3,5 millions de dinars au cours de l'année écoulée). Le vice-président du Club des Exportateurs entrevoit également un autre «créneau intéressant » pour les investisseurs des deux pays : le tourisme. Toutefois la concrétisation de ce potentiel est à ce jour «entravée par des problèmes de communication », regrette l'homme d'affaires. Explication : «On a mis en place il y a un an et demi un vol hebdomadaire entre Tunis et Téhéran. Mais cela n'a pas marché ». Aussi, M.Ben Ezzeddine propose-t-il de «mieux organiser le transport aérien » entre les deux pays.