Vers la mi-août dernier, WMC a publié, sur plainte d'une citoyenne, un cas d'arnaque caractérisée avec, en dessous de l'article, un appel à témoins. C'est cet échantillon de cas plus ou moins similaires qui nous sont parvenus et dont nous nous faisons l'écho ici en vue d'appeler à la prudence. On se garderait bien ici de parler d'un phénomène de grande dimension, c'est-à-dire qui se serait tellement généralisé au point où on devrait crier au drame. Ce qui, en revanche, porte à l'inquiétude, c'est la naissance d'une nouvelle approche dans l'arnaque, celle qui s'appuie de nos jours sur des documents ou des supports (les NTIC, par exemple) qu'on croyait jusqu'ici inviolables, intouchables même. Car on serait bien invité, un jour, à repenser sérieusement ces documents si la facture, le bon de commande, le bon de livraison, le chèque, l'adresse même des sociétés impliquées, etc., venaient à perdre toute signification du fait de ces têtes pensantes de l'arnaque moderne. Rappelons que, dans le cas déjà publié en août dernier sur notre site (Attention arnaque !), l'arnaque a porté sur du matériel informatique acquis au moyen d'un chèque sur lequel le nom de l'entreprise titulaire du chéquier n'est qu'imaginaire, elle n'a aucune existence réelle et c'est sur la foi d'initiales (MBV, par exemple) pouvant être celles de n'importe quelle autre société. Venons-en maintenant aux nouvelles affaires signifiées à WMC (non !, ce sont nos initiales réelles : Webmanagercenter ; soyez sans crainte ). Le premier fait concerne le cas de deux hommes se présentant à une usine d'extincteurs de feu, en l'absence du premier responsable, et se font livrer deux extincteurs sur la base d'une faux reçu de recharge (avec des coordonnées fictives) et signalant à qui les ont servis que le premier responsable de l'usine était au courant. Dans ce type de cas, on a misé sur l'absence du responsable, et sur l'usage de faux documents. A présent, il va s'agir d'un abus de confiance inqualifiable. Quelqu'un se présente au Président-directeur général d'une entreprise nationale avec un projet d'apparence très utile, c'est même à encourager : un annuaire de l'ensemble des entreprises opérant dans le secteur d'activité choisi. La requête porte sur le soutien du responsable d'une institution publique pour qu'il intervienne auprès d'entreprises du secteur afin qu'ils souscrivent chacune, à une page de publicité allant de mille à deux mille dinars. Les arnaqueurs font le tour des sociétés, obtiennent ce qu'ils arrivent à obtenir, et disparaissent dans la nature, ne laissant derrière eux qu'un numéro de téléphone portable assez vague (les reçus portent plus de chimères que de coordonnées réelles). Notre troisième cas nous fait le récit d'un vrai casse-tête tunisien. Quelqu'un appelle une entreprise pour l'achat de trois ordinateurs et une imprimante. Le fournisseur envoie un devis et reçoit un bon de commande ferme, après vérification de tous les signalements de la société acheteuse. A la livraison, le fournisseur entre en possession de son chèque, et s'avise d'appeler l'agence de la banque en vue de s'assurer davantage ; la réponse est rassurante : il s'agit d'une société presque modèle. Sauf que le chèque ne sera jamais honoré. Le client (c'est-à-dire la société ayant acheté le matériel informatique) semble avoir plusieurs pied-à-terre, ce qui rend difficile la tâche, pour le fournisseur, de retrouver ses traces. Infatigable, le fournisseur remue ciel et terre pour lui tomber dessus un soir. Et le gentil client d'avancer que lui-même aurait été la victime de son proche qui aurait signé imprudemment bien des chèques. Voire Le quatrième, à cause de l'arnaque qu'il sent venir depuis le mois de mai dernier, remet en quelque sorte les termes mêmes d'un contrat en question, en particulier pour ce qui concerne la mention «A la livraison». Voyons le cas d'abord. C'est un client qui demande un dressing sur mesure. Une date est fixée. Elle ne sera jamais respectée, même si le fabricant a déjà bénéficié d'une avance de 890 dinars. Après plusieurs délais fixés et non honorés, le fournisseur fabricant appelle pour annoncer que le dressing est prêt, mais qu'il faudrait payer le montant restant. Pour le client, la livraison ne peut avoir lieu que chez lui du moment que le matériel est de toute façon sur mesure. Or, dans le contrat, il était écrit : «Livraison départ usine». On comprend dès lors le désarroi du client : il a payé une avance, il n'a rien reçu contre, et on lui demande de payer le reste sur les lieux de l'usine, lui dont le matériel doit être vérifié chez lui et bien installé. Doit-il encore marcher dans la combine ?... Il ne sait que faire M.B.