Même s'il n'est pas prophète au Japon, Adel Bouhoula y est visiblement connu et reconnu. Ce professeur de l'enseignement supérieur à l'Ecole Supérieure des Communications de Tunis (Sup'Com) vient en effet d'être invité par l'université japonaise Tsukuba (qui a à son actif trois prix Nobel, deux de chimie et un de physique), pour donner, pendant une semaine (14-20 février 2008), une série de conférence sur les travaux qu'il mène en matière de vérification formelle des protocoles de sécurité. En outre, la même université a sollicité ce jeune chercheur il n'a que 41 ans- pour encadrer l'un de ses étudiants en deuxième année de doctorat, dans la spécialité des systèmes et ingénierie de l'information. Cet étudiant effectuera un stage d'un mois (du 21 février au 20 mars 2008), au sein de l'unité de recherche de la Sécurité numérique, dirigé par le Professeur Bouhoula à Sup'Com. Il y travaillera, sous la supervision de son encadreur tunisien, sur «la vérification automatisé des exigences de la politique de sécurité dans les firewalls distribués».
Si une université aussi prestigieuse que Tsukuba sollicite ainsi Adel Bouhoula, c'est à la fois parce que sa compétence et son apport dans sa spécialité sont internationalement reconnus, et parce que le chef de l'unité de recherche de la Sécurité numérique à Sup'Com n'est pas inconnu au Japon. En fait, Adel Bouhoula a fait son entrée par la grande porte en 1996 quand le Mitsubishi Research Institute (M.R.I.), appartenant à la firme multinationale Mitsubishi, l'a recruté comme consultant pendant deux ans (1997-1998)- dans le cadre d'un projet de recherche international, auquel étaient associés des chercheurs de quatre grands pays industrialisés (Japon, USA, France et Allemagne), ayant pour but «le développement d'un environnement distribué pour supporter la création, le contrôle, la vérification et la maintenance des spécifications formelles». Et c'est aux Etats-Unis que les responsables du M.R.I. avaient repéré ce chercheur tunisien, précisément quand, en 1996, il effectuait un séjour scientifique de près d'une année- au SRI (Californie). Mais Adel Bouhoula n'avait pas été invité par le M.R.I. comme Tunisien, mais en sa qualité de chargé de recherche à l'Institut National de Recherche en Informatique et en Automatique (INRIA Lorraine, France) où il travaillait à l'époque.
Enfin, c'est au Japon que les Tunisiens ont découvert Adel Bouhoula. Le mérite en revient à notre ambassadeur dans ce pays, M. Salah Hannachi qui, ayant pris conscience du potentiel de ce jeune chercheur prometteur et appris que plusieurs multinationales japonaises étaient en train de se le disputer, a alerté le ministre des Technologies de la Communication de l'époque qui a su convaincre Adel Bouhoula de rentrer en Tunisie pour faire bénéficier son pays de ses compétences. Ce ministre n'est autre que M. Ahmed Friaa, qui a fait recruter le chercheur tunisien comme directeur des Technologies de l'Information et des Réseaux à Tunisie Télécom puis l'a promu par la suite président directeur général de l'IRSIT.