Venus pour réformer et relancer la Banque Africaine de Développement (BAD), son président depuis près d'une année, Donald Kaberuka, n'a pas mis longtemps pour ouvrir le vaste chantier qu'il se propose de mener. Pour ce faire, il a mis sur pied un panel de haut niveau (Joachim Chissano (co-président), Paul Martin (co-président), Soumaila Cissé, François-Xavier de Donnea, Timothy Lankester, Emmanuel Tumusiime-Mutebile, Poul Nielson, Wiseman Nkuhlu, Ndi Okereke-Onyiuke, Judith Rodin, Jean-Michel Severino, Joseph Stiglitz et Paul Yuma Morisho) «chargé d'étudier l'avenir de la Banque africaine de développement et son rôle dans la réussite économique de l'Afrique», ainsi que l'explique MM.Joachim Chissano et Paul Martin, co-présidents, dans l'avant-propos du livre présentant la vision élaborée par ce panel. Constatant que l'Afrique qui pourrait, «grâce à sa population jeune et en pleine croissance et à ses abondantes ressources naturelles, ( ) devenir un grand leader économique et un continent rempli de promesses pour des millions de personnes », est bloquée dans sa progression par «la pauvreté chronique, les conflits persistants, l'absence d'union économique, les problèmes de corruption inacceptables et le fléau du Sida (qui) sont tous des éléments qui ont contribué à priver les Africains d'un avenir que de nombreuses personnes ailleurs dans le monde tiennent pour acquis », les membres du panel expriment la croyance que « la Banque africaine de développement peut et doit devenir le premier organisme de développement en Afrique, qui donnera à ce continent une voix forte, en Afrique et ailleurs, de sorte que les Africains prennent la place qui leur revient, à l'avant de l'économie continentale. Grâce à un président africain élu, à un bilan financier solide et à la participation de tous les pays africains, nous croyons qu'elle est toute désignée pour cette mission ». Pour que la BAD puisse assumer cette mission, ces experts proposent «un plan réaliste et crédible », dont la mise en uvre nécessite «collaboration, accroissement des ressources et détermination seront indispensables si nous devons surmonter les obstacles inévitables ». La balle est maintenant dans le camp «des actionnaires et des pays membres régionaux concernant leur participation aux projets futurs que nous avons pour la banque. S'ils approuvent, ils devront s'engager pleinement afin que ces projets se concrétisent ».