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Politique monétaire et stabilité économique
Publié dans WMC actualités le 11 - 02 - 2008

La mission de la politique monétaire est de gérer la politique relative à l'argent et aux crédits dans une économie nationale. Elle concerne notamment la régulation de la masse monétaire par la banque centrale, son objectif primaire étant de garantir la stabilité monétaire.

L'Etat influence également, de manière directe ou indirecte à travers la politique financière, les taux de change et le commerce extérieur la politique monétaire. Dans la plupart des pays arabes, cette influence est souvent directe et considérable. L'Etat n'influence pas uniquement les décisions de la banque centrale mais intervient également souvent pour des raisons de stabilité et par le biais de la politique financière et monétaire, dans le processus économique. Cette intervention s'explique également par le fait qu'à l'intérieur d'une économie nationale les différents objectifs économiques croissance, stabilité des prix, équilibre de la balance des paiements ne peuvent pas tous être réalisés en même temps mais s'opposent partiellement. Ainsi, si une augmentation de la masse monétaire peut stimuler la croissance, elle menace en même temps la stabilité des prix et l'équilibre de la balance des paiements. Les économistes parlent dans ce contexte du « triangle magique » de la politique monétaire et de stabilité.

La croissance économique dans les pays arabes est soumise à de fortes variations périodiques. Entre 1975 et 1982 et entre 1985 et 1990, ces pays ont connu des taux de croissance élevés. Par la suite, et jusqu‘en 1995, les taux de croissance ont diminué de manière continue. Depuis 1996, les taux se sont de nouveau stabilisés à un niveau relativement élevé (en moyenne autour de 5,6%). Cependant, cette croissance n'a pas profité à tous les pays arabes en raison des différences qui existent en termes de ressources naturelles et de politique monétaire et fiscale dans ces différents pays.

S'agissant de la politique monétaire, il est intéressant d'analyser la relation entre la masse monétaire (M1) [1], la masse quasi-monétaire (M2) [2] et le niveau des prix (ici : indice des prix à la consommation), car elle reflète la relation étroite entre la politique relative à la masse monétaire et le taux d'inflation. Selon les indications de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international (FMI), les pays arabes relativement pauvres comme l'Egypte, la Jordanie, le Liban, le Maroc, la Syrie et le Yémen ont connu, pendant des périodes assez longues, des taux de croissance élevés de la masse monétaire M1 et M2 mais également des taux d'augmentation des prix relativement importants. A l'opposé, les pays producteurs de pétrole comme le Koweït, la Libye, l'Oman et l'Arabie saoudite ont eu des taux de croissance de leur masse monétaire M1 et M2 relativement faibles, liés à des augmentations des prix assez modérées. Ces exemples illustrent la relation directe entre la politique monétaire et l'inflation.

Les banques centrales (banques d'émission) sont les acteurs principaux de la politique monétaire nationale. Ces institutions peuvent donc œuvrer à la stabilité du niveau des prix dans les pays arabes. Les instruments dont ils disposent sont multiples. Parmi les mesures de politique monétaire classique, nous pouvons citer la politique d'escompte ou de refinancement, la politique de réserve minimale et la politique d'open market.

Ajoutons à cela, la politique relative aux devises que l'Etat contribue à concevoir, et la politique de restriction des crédits directs de la banque d'émission.

La politique d'escompte ou de refinancement concerne la variation des taux d'escompte par lesquels les banques commerciales peuvent, en cas de besoin, obtenir à court terme des crédits auprès de la banque centrale. Les banques remettent à la banque centrale des effets de commerce réescomptables (politique d'escompte) ou hypothèquent des titres (politique du taux Lombard) pour obtenir des crédits à court terme de la banque centrale. Par la variation des taux d'escompte ou de Lombard la banque centrale peut influencer la demande de crédits des banques et du secteur privé. Les conditions pour de tels crédits dans le monde arabe diffèrent d'un pays à l'autre. Soulignons que la politique relative à la masse monétaire par ce biais ne peut fonctionner qu'en présence d'un marché des capitaux bien développé. A la différence des pays industrialisés occidentaux, la plupart des pays arabes ne remplissent pas cette condition. Par conséquent, ces mesures de politique monétaire y sont moins efficaces.

La politique de réserve minimale concerne la variation des taux de réserve des dépôts (dépôts à vue et dépôts à terme) que les banques commerciales doivent constituer auprès de la banque centrale. L'augmentation du taux de réserve réduit la marge de manœuvre des banques privées alors que la réduction de ce taux, augmente la possibilité d'accorder des crédits. Cet instrument, souvent utilisé dans les pays industrialisés, pilote directement la masse monétaire et influence ainsi la demande de crédits du secteur privé. Dans les pays arabes cet instrument est peu utilisé en raison d'un manque de législation adéquate.

Dans le cas de la politique d'open market la banque centrale achète ou vend directement des effets du trésor ou des obligations ainsi que les obligations du trésor des collectivités territoriales sur le marché et influence ainsi la masse monétaire détenue par le secteur privé. Cette mesure de pilotage de la masse monétaire très utilisée en Occident se limite aux pays arabes qui ont recours aux effets de trésor et aux obligations négociés à travers le système bancaire. Elle exige, en outre, la confiance du secteur privé dans la politique financière de l'Etat, qui, à quelques rares exceptions près, n'existe pas dans le monde arabe.

Finalement et concernant la politique relative aux taux de change, la banque centrale n'est pas autonome mais travaille en étroite collaboration avec l'Etat. En effet, l'achat et la vente de devises sur le marché au comptant et le marché à terme n'a pas seulement des effets directs sur la masse monétaire mais influence également le cours des devises sur le marché des changes et le taux de change de la monnaie nationale. Cette mesure est très utilisée dans pratiquement tous les pays arabes. Cependant, nous ne disposons pas de données statistiques précises quant au volume de ces transactions dans les différents pays.

Finalement, il faut encore mentionner une mesure non-conforme au marché, à savoir la politique de crédit direct de la banque d'émission ou de l'Etat. Dans une économie inflationniste dans laquelle les mesures indiquées ci-dessus n'ont pas l'effet escompté, non seulement l'Etat est amené, dans sa politique de gestion du déficit, à ne pas épuiser les crédits qui lui ont été accordés, mais la banque centrale et les banques étatiques et privées sont également contraintes à ne pas dépasser un certain plafond de crédit. Cette mesure très restrictive n'est utilisée que très rarement. Le Fond monétaire international (FMI) recommande cette mesure uniquement lorsqu'il s'agit de lutter contre un taux d'inflation galopant comme l'Algérie l'avait connu au cours des années 1990.

En ayant recours à ces différentes mesures de politique monétaire, il faut prendre en compte le fait que leurs effets interviennent toujours avec un certain retard (time lag). Ceci est particulièrement vrai dans les pays arabes dans lesquels le marché monétaire et le marché des capitaux ne sont pas encore très développés. Dans le cas des petits pays arabes, dont les marchés dépendent fortement des marchés internationaux (p. ex. les pays du Golfe ou le Liban), les effets de la politique monétaire de la banque d'émission et la politique de stabilité de l'Etat peuvent, par ailleurs, être neutralisés par des éléments externes, p. ex. par les flux financiers à partir ou vers l'étranger. En outre, la réussite de la politique monétaire dépend également d'autres mesures de politique économique et notamment de la politique financière et du commerce extérieur.

[1]- Masse monétaire M1 : monnaie divisionnaire, billets, dépôts à vue (soumis à aucune échéance, moyens de paiement toujours disponibles)
2- Masse monétaire M2 : M1 plus dépôts à terme avec une échéance inférieure ou égale à 4 ans.

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* Ghanie Ghaussy est professeur émérite en économie politique. Il a enseigné dès 1979 à la Helmut Schmidt Universität/Université de l'Armée allemande à Hambourg. Pr. Ghaussy est un éminent expert de l'islam et un grand connaisseur de l'économie sociale de marché.

Né en 1932 à Kaboul, ville où il étudie à l'Ecole allemande, il fait son habilitation en 1964 à l'Université de Berne et enseigne, à partir de 1965, en tant que professeur à la faculté des sciences économiques de l'université de Kaboul. De 1966 1974, il assume également les fonctions de gouverneur de la Banque centrale afghane. Après avoir passé quelques années aux Etats-Unis pour approfondir ses recherches, il retourne en 1977 en Allemagne pour y enseigner à l'université.


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La Konrad-Adenauer-Stiftung (KAS), une des plus éminentes fondations politiques en Allemagne est l'héritière fidèle du premier chancelier allemand Konrad Adenauer (1876-1967) qui a introduit l'économie sociale de marché dans l'économie allemande d'après-guerre en étroite collaboration avec son ministre de l'économie Ludwig Erhard et en s'inspirant de l'Ecole de Fribourg.

Animée par le désir de promouvoir et de soutenir la démocratie, la liberté et la justice, la Konrad-Adenauer-Stiftung déploie, depuis plus de 25 ans, ses activités dans la région du Proche et Moyen Orient et la Méditerranée. Dans le cadre de ses activités qui visent à développer un ordre économique adéquat, la KAS se base essentiellement sur l'économie sociale de marché, un concept qui a fait ses preuves en Allemagne et a été adopté par de nombreux Etats européens. La KAS voudrait partager l'expérience allemande et contribuer à une connaissance plus approfondie de l'économie sociale de marché parmi ses partenaires et amis dans la Région Proche Orient / Méditerranée. La Konrad-Adenauer-Stiftung reste convaincue que les principes de l'économie sociale de marché offrent des solutions tout à fait adaptées aux défis à relever, aujourd'hui, par les économies arabes.

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