Le terme «riad», emprunté a Marrakech pour faire un parallèle psychologique avec une formule qui marche, est utilisé par les promoteurs en mal d'idées. Marrakech regorge de palais, riad, hôtels de charme et maisons d'hôtes. On cite entre 400 et 600 riad toutes catégories confondues. Vecteur de tourisme haut de gamme pour clientèle jet set, on sort à Marrakech comme à Paris ou Londres. Les riad font rêver. Magnifiques supports pour l'événementiel, le tourisme culturel, fondamental pour la valorisation du patrimoine architectural et artisanal. C'est aussi et surtout capital pour la communication et la visibilité de ce pays, alors que la vraie bataille (entre destinations méditerranéennes) se fait au niveau d'un tourisme de masse de qualité, notamment avec la démocratisation du golf et du tourisme de santé.
Largement classifiés selon des lanternes (de une à 5 lanternes prestige), ils affichent un prix assez conséquents jouant sur tous les tableaux : hébergement en hôtels et maisons de charme, hôtes, location de luxe ; événementiels, restauration à thème, relais gourmands et tables de prestige.
Le succès du Maroc dans cette catégorie est vif dans tous les esprits. «La prolifération des maisons d'hôtes y est due à 2 phénomènes: la possibilité d'acquisition aux étrangers et l'open sky... hors, ce sont 2 points qui se mettent en place assez timidement en Tunisie».
D'ailleurs, bon nombre d'étrangers possédant des maisons secondaires en Tunisie semblent intéressés, mais n'osent pas franchir le pas «cela serait rentable avec un taux d'occupation intéressant. L'immobilier tunisien, encore abordable, est de bonne qualité. Plus de garanties sur la propriété acquise et plus de facilités de vie pour les résidents étrangers, et ce créneau s'envolera », murmurent les précurseurs en la matière.
Agritourisme en Toscane Avec son célèbre agritourisme en Toscane, l'Italie est un exemple édifiant en termes de valorisation du patrimoine. Des fonds colossaux ont été octroyés (parfois à fond perdu et généralement à hauteur de 50%) à des particuliers pour réhabiliter des fermes agricoles et des palais en ruines, pour relancer une activité économique en perdition. «Des héritiers se sont vus quasiment obligés d'investir et valoriser un patrimoine qu'ils étaient tentés d'abandonner ou vendre. Ca a servi à relancer les métiers d'art et d'artisanat, les produits du terroir, le tourisme local, le thermalisme, etc.», se rappelle M. T.F, architecte italien qui en a restauré quelques uns.
Le succès incontestable de ce tourisme en France ne se mesure pas en chiffres uniquement, mais s'attarder sur ce cas d'école serait sujet d'une «sucess story» hors concours.
Classifié en épis pour les gîtes, organisé en chaîne : «Demeures et prestiges de France», «Relais et châteaux», «châteaux et hôtels de France», «Gites de France», «Logis de France», autant d'associations et de labels que de formules.
Les gîtes de France ce sont 43.000 propriétaires, 56.000 hébergements, 35 millions de journées de vacances. C'est aussi 43.800 gîtes ruraux, 2.500 créations par an, et 10.000 maisons d'hôtes, 500 nouvelles adresses par an, soit 1.500 chambres.
C'est aussi 468 «Relais et châteaux» dans 55 pays, 34 nouveaux membres pour 2008. 11 chambres, 170 spas. En 2007, c'est 1 million de clients, 1,3 milliard d'euros de chiffre d'affaires (+8%), 24% de réservations supplémentaires en un an, 42% de réservations via internet. 13 millions de visiteurs par an sur le site (+75%)
Lire aussi : - Maisons d'hôte, gîtes ruraux: Un créneau dans le flou touristique - La liste s'allonge et l'offre s'y perd déjà - Le chantier du tourisme chez l'habitant : Marginalisation prématurée, l'urgence est au législatif - Reportage : Respirer à Zaghouan