Comme je suis une bonne journaliste qui veut faire plaisir à son patron et pense comme lui et écrit pour lui, le jour où j'ai appris que sa fille avait réussi, j'ai voulu lui faire un cadeau. Vous savez, les cadeaux ça entretient l'amitié et ça pousse un peu dans les promotions ; peut-être que je deviendrai journaliste en chef. Alors, j'ai pensé lui offrir, à lui et à sa fille, un séjour dans un hôtel Et bien mal m'en prit ! Je me suis mise à chercher une chambre, cela relève de mission impossible car j'ai beau fouiller dans les milliers de lits du pays, tout était complet. Alors, j'ai commencé à appeler les agences, j'ai surfé sur Internet, appelé les amis Niet, niet, niet. Certains hôteliers étaient corrects, d'autres me passaient des savons : «nous les Arabes on réserve à la dernière minute !», m'ont-ils dit. Regardez les Européens, ils sont organisés, ils prévoient leurs vacances depuis l'hiver et réservent à des prix très concurrentiels, pourquoi ne vous faites pas comme eux !
J'ai même appelé les autorités compétentes qui m'ont affirmé que les consignes étaient de réserver un quota aux autochtones, mais il n'y avait ni quota ni coton ; non. J'ai trouvé quand même un hôtel qui me proposait des nuitées à des prix qui défiaient l'imagination -je pensais qu'il me proposait d'acheter la chambre et non de la louer !-, la nuitée dépassait mon salaire et pour 15 jours, il fallait y mettre un an de travail au moins .
Alors que faire, et ma promesse de cadeau, vous me voyez ne pas pouvoir offrir ce cadeau, je risque d'être virée et ou vais-je déverser ma bile ? C'est là qu'une idée lumineuse comme j'en ai rarement me fut soufflée par une autre victime des RHT -réservation d'hôtel de Tunisie-, essaie l'étranger et tu verras.
Internet aidant, je fus surprise de trouver un magnifique séjour tout compris chez nos ancêtres les Andalous défiant toute concurrence, visa compris, et mon patron, fort de ses deux fois quatre mille dinars -soit 5.000 euros s'il veut-, pourra prendre de l'argent de poche et quel argent de poche ..
Je vous l'ai dit et redit, nul n'est prophète dans son pays, et il va revenir et comparer les services hôteliers andalous et les sévices hôteliers locaux.
Bonnes vacances patron ! J'ai mérité une prime pour aller en vacances à l'étranger moi aussi !