Sur invitation du Gouvernement tunisien, le Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés António Guterres a séjourné à Tunis du 1er au 3 septembre. Cette visite a pour objectif la consolidation de la présence du HCR dans le pays par l'établissement d'une représentation à part entière. Le transfert d'une partie des fonctions du HCR de Genève à Tunis, "dans le cadre de la décentralisation" a été au centre de ses discussions avec les responsables tunisiens. Les services concernés se rapportent aux fonctions d'appui aux activités du HCR dans la région du Maghreb et d'Afrique du Nord, notamment dans les domaines de la formation, des programmes et de la gestion des ressources humaines, «dans une logique de rapprocher les services du HCR de ceux qui en ont besoin», a affirmé M.Gutteres dans un point presse à Genève.
Il a déclaré en outre que l'objet de sa visite était d'examiner avec la partie tunisienne le développement de la loi d'asile et les mécanismes légaux d'octroi du droit d'asile en Tunisie.
«Les discussions avec les responsables tunisiens ont porté sur les différents aspects de coopération, notamment la mise en place des instruments juridiques pour que la Tunisie puisse avoir une législation moderne en matière de droit d'asile», a déclaré M.Guterres qui, tout en reconnaissant que le HCR n'avait pas mandat de traiter de la question des mouvements migratoires, a indiqué que son organisation était favorable au règlement de la migration illégale «selon une vision globale». «Le HCR, qui, dit-il, ne se place pas en dehors du débat sur ce phénomène de grande importance, estime important de le traiter dans le contexte global du développement, adossé à une politique de coopération efficace qui permet de mieux maîtriser les mouvements migratoires.»
Ce choix, selon Antonio Guterres, est dû au climat politique, économique et social qui prévaut en Tunisie, des infrastructures modernes dont elle dispose et des conditions de travail favorable y étant garanties. « La Tunisie est connue par sa tradition historique en matière d'accueil et de protection des réfugiés et de tous ceux qui, dans le passé, ont cherché la paix et la sécurité », a souligné le haut commissaire des Nations Unies pour les Réfugiés.
Guterres a, sur un autre plan, affirmé apprécier la volonté tunisienne de développer la loi relative à l'asile, faisant remarquer que « cette évolution positive ne peut que renforcer les liens de coopération entre la Tunisie et le HCR ». Il a affirmé à ce propos la volonté du HCR de coopérer avec la Tunisie dans le domaine de la migration, « ce pays étant à la fois un pays d'émigration et de transit, et qui devient, grâce à son développement économique, un pays d'immigration », a-t-il déclaré.
Rappelons que le HCR dispose d'une représentation honoraire à Tunis depuis 1963. António Guterres aurait rencontré lors de son séjour à Tunis, le Président de la République, le ministre des Affaires étrangères, le ministre de la Justice et des Droits de l'homme, le ministre de la Défense nationale et d'autres hauts représentants du gouvernement, ainsi que l'équipe de pays des Nations Unies, des partenaires du HCR et des membres du personnel.