Le Club des exportateurs de Tunisie a organisé, le 7 juillet 2009 au CEPEX, un séminaire sur «la productivité et la compétitivité des produits tunisiens à l'export». Un thème qui préoccupe organismes professionnels et autorités de tutelle sur l'avenir des produits tunisiens face à la concurrence étrangère. Il faut noter que la productivité est une mise à l'épreuve de la compétitivité des produits sur les marchés extérieurs. Elle est un indicateur fiable sur la réussite de la politique industrielle d'un pays donné. De ce point de vue, force est de reconnaître les produits tunisiens ont pu s'imposer sur les marchés extérieurs et accaparer des parts de marché plus ou moins importantes. Cependant, un long chemin reste à parcourir pour que le produit tunisien soit vraiment compétitif devant les autres produits concurrentiels des pays comme le Maroc et la Turquie, pour ne citer que ceux-là. D'ailleurs, le point fort de la Turquie réside dans la construction de consortiums. Le cas de l'huile d'olive conditionnée Des obstacles structurels et organisationnels seraient à l'origine de cette situation. Un seul exemple : l'huile d'olive conditionnée qui représente seulement 3% des exportations dans ce secteur en 2008 contre près de 1% en 2007. Certes, un progrès important a été réalisé mais il est encore très faible pour imposer l'huile d'olive comme produit tunisien au sens label du terme. «Il y a même des étrangers qui sont surpris de savoir que la Tunisie est le 4ème exportateur de l'huile d'olive dans le monde. La moyenne des exportations est de 150 mille tonnes par an avec une part s'élevant à 45% dans les exportations agroalimentaires. C'est un produit stratégique pour notre pays», souligne un représentant de la Chambre nationale des exportateurs de l'huile d'olive. Il s'agit pour cet exportateur d'améliorer les mécanismes de conditionnement, d'installer des usines de fabrication de verre et d'aluminium pour éviter les pertes de temps dues à l'importation de ces produits de l'étranger. Pour M. Mohamed Zemni, directeur d'exportation dans une société de commerce international, le point faible des produits tunisiens est l'emballage. «Il est impératif d'améliorer l'emballage des produits en diversifiant les langues pour que les consommateurs étrangers puissent les lire et apprécier. C'est très important pour promouvoir la qualité et la compétitivité de nos produits», a-t-il indiqué. Une culture de la productivité M. Sadok Ben Jemâa, président du Club des exportateurs de Tunisie a affirmé qu'il s'agit plutôt d'une culture de la productivité qu'il faut incarner dans les esprits. «Il est paradoxal que les Tunisiens réussissent mieux à l'étranger. Ceci montre qu'il s'agit d'une question d'environnement dans lequel ils travaillent. Les relations hiérarchiques sont bloquées alors qu'elles sont à la base de l'augmentation de la productivité», a précisé, de son côté, M. Ridha Ben Mosbah, ministre du Commerce et de l'Artisanat, en ajoutant qu'il s'agit de mettre à niveau la compétitivité de l'environnement pour gagner le pari de la compétitivité totale. Un autre point faible évoqué par le ministre est la concentration des échanges commerciaux sur l'Europe (à plus de 70%). Ce qui fait qu'on est toujours affecté par ce qui se passe dans ce marché, à l'instar de la crise actuelle. La productivité est avant tout un choix stratégique auquel doivent obéir tous les professionnels pour gagner le pari de la compétitivité et s'imposer sur les marchés extérieurs. Concurrence oblige, il est urgent d'instaurer un climat de confiance entre les différents intervenants dans ce processus, particulièrement entre la société et ses employés. Cette dernière qui doit préparer toute l'infrastructure nécessaire et les conditions favorables pour que l'employé participe activement à la productivité de la société. Il s'agit, en second lieu, de rétablir la confiance entre l'administration et les professionnels et d'éviter la bureaucratie qui fait perdre beaucoup de temps aux exportateurs qui sont soumis à des fortes pressions.