Jeudi 10 courant, lors d'une soirée ramadanesque, a eu lieu la remise du prix du «CJD Business Award». Ce concours est à sa deuxième édition. La première était à thème ouvert et le trophée était revenu à Mehdi Khemiri (TOPNET), qui a été primé pour la pertinence de son business plan et la fulgurance de son développement. Pour 2009, le CJD a préféré se lier par un thème, choisissant l'innovation. Ce faisant, il n'a pas fait dans la facilité. C'est un pari fort que nous saluons. Le concept est sensible et il rythme le tempo de la compétition à l'échelle de la planète. D'une année sur l'autre, le concours, pourtant de création récente, a gagné en maturité et en notoriété. Il se profile en un véritable critérium national de récompense par le mérite. Monia Saidi, présidente du CJD, se propose même de lui donner des ailes et ambitionne de le porter à l'échelle maghrébine en 2010. Ce challenge est tout à fait plausible et nous le croyons dans les possibilités de l'équipe dirigeante qui a l'habitude de tenir ses bancos retentissants. Les attributs d'un grand concours Le CJD Business Award se drape des attributs d'une compétition à l'échelle nationale ouverte aux jeunes dirigeants et entrepreneurs de tous les secteurs d'activité et de toutes les régions du pays. Jallel Belkhodja, président du Jury, s'adressant à l'assistance, a notamment rappelé que la moisson des postulants de 2009 répondait à cette exigence de la grande diversité. Ce gage de représentativité donne tout son crédit au prix et en fait une véritable distinction. L'innovation au sens large Le CJD a délibérément opté pour le thème de l'innovation dans son sens le plus large. Il s'agit donc de récompenser l'effort d'innovation dans les produits et services, les process (technologies), de même que dans le tandem du marketing et de la vente, et enfin dans l'attelage organisation/management marketing. Cette extension du champ conceptuel donnait plus de mordant au concours et ouvrait l'épreuve à un vaste éventail de profils de promoteurs et augurait d'une grande originalité d'expériences entrepreneuriales. Et c'est ce qu'on a pu constater à l'arrivée des courses. Après les exigences du versant hard du concours, voyons ce que réserve le versant soft. Le gagnant avait le droit d'exhiber son titre officiel de Lauréat du CJD Business Award 2009. La coopération allemande le récompensait d'un accompagnement d'expert en innovation pendant 15 jours. D'office, il intégrait le réseau CJD et son lot d'assistance et d'appui. Et cerise sur le gâteau, le CJD le propulsait sur la «way of fame» en lui assurant une présence médiatique étoffée. C'est l'occasion pour nous de préciser que le CJD a cultivé des liaisons particulières avec les medias et a toujours associé la profession à toutes ses manifestations. Faire connaissance avec les membres du Jury Par souci de transparence, les organisateurs ont eu la merveilleuse idée de projeter un spot de trois minutes reproduisant l'ambiance des délibérations du jury. Nous saluons cette charmante initiative sur le mode «Meet the congressman». Le court métrage dévoilait une ambiance sereine et un débat de qualité. On a eu droit à un flash focus sur chacun des membres, de grandes figures du monde de l'entreprise, de l'administration, de la finance, de la presse et de l'université. Force est de relever que tous ont trait de près ou de loin à l'innovation, ce qui confère de la cohérence à ce collectif. Ainsi en est-il de Jallel Belkhodja, JD, patron de MIP corporation, initiateur du publipostage dans le pays et des magazines publicitaires, itinéraire «très Tendances». Pareil pour Hechmi Ammar, initiateur de la presse électronique sur la place et animateur de talent du panorama éditorial national. De même que pour Bahri Rezig, gardien du temple, DG de l'Agence Nationale de Promotion de la Recherche et de l'Innovation. Pareil pour Hichem Elloumi, patron de COFICAB, qui a introduit le lean manufacturing dans l'industrie des faisceaux de câbles. Cela vaut pour Karim Ben Kahla, professeur universitaire, doyen de l'ISCAE dont certains travaux ont porté sur la sociologie de l'entrepreneuriat. Autant pour Philippe Lotz, responsable de la composante Innovation au sein de la coopération allemande GTZ, d'ailleurs partenaire du CJD pour le concours et qui s'applique avec constance à diffuser la culture du management de l'innovation dans l'entreprise dans le cadre d'un vaste programme d'assistance aux entreprises tunisiennes en partenariat avec les bureaux privés de consultants et les centres techniques. Ilyès Ben Rayana, responsable «Stratégie et transformation» à la BIAT, ce vaste programme de re-ingeneering de cette banque prestigieuse. Last but not least, Monia Saidi, dirigeante d'un groupe industriel familial qui se distingue par des prouesses techniques dans le non tissé. Haro sur les nominés La soirée s'est prolongée par un deuxième film de 10' cette fois. C'était une tribune offerte aux trois nominés, lesquels ont fini la course dans le peloton de tête parmi un groupe de vingt candidats. C'était un casting de bon aloi. Trois individualités marquantes, trois itinéraires remarquables, qui ont pour eux la fraîcheur, le punch et le potentiel. Le scénario n'était pas convenu et les trois «grosses têtes» s'affirmaient dans leur engagement entrepreneurial avec une détermination à en revendre. Dans l'ordre apparaît Hichem B'chir, DG de «Saphir Consult», éditeur de logiciels. Sa percée maghrébine n'est qu'une première étape de son objectif de devenir leader mondial de sa niche logicielle. Ce fut au tour de Selima Abbou DG de typik, qui concocte des recettes miracles pour becs fins. Elle truste la grande distribution au bonheur des amateurs d'épicerie fine. Enfin, Imed Charfeddinne, plasturgiste, fabricant de pièces en plastique pour les intérieurs automobiles, domaine durement challengé au plan international. Notre équipementier s'impose comme co-traitant à ses fournisseurs, notamment de PSA (Peugeot). Ce tiercé gagnant en dit long sur la richesse du vivier entrepreneurial national, qui sait partir à l'assaut du monde et qui est aguerri par les règles de la compétition, la fraîcheur en prime. Tous ont moins de 40 ans et possèdent un mental de conquérant. L'heureux gagnant est Imed Charfeddine a fini sur le podium. Le choix est sans doute conséquent et les dauphins ne semblaient pas du tout affectés pour avoir figuré dans la «short list» et de ne pas finir la course en tête. D'autant qu'ils ne repartaient pas les mains vides. Ils n'ont pas eu le trophée mais ont été gratifiés de certificats de participation validant leur expérience. Trait de délicatesse, les organisateurs ont tenu que ce soit Mehdi Khemiri qui intronise son successeur et le décore du sceptre de porte étendard de l'innovation pour l'année 2009. Dans cette scène, on sent toute la symbolique de passation du témoin entre compétiteurs dans l'arène du mérite. C'est d'ailleurs très en phase avec l'esprit CJD qui a toujours parié sur l'effervescence et qui a pour credo «unis pour l'action» autant de valeurs qui soulignent la noblesse de l'engagement citoyen du CJD. A leur actif encore de nous avoir gratifiés d'une soirée tout en panache avec des séquences de divertissement inoubliables. En lever de rideau, Syrine, voie d'or et chanteuse de charme nous a enchantés d'un large répertoire joliment panaché. Deuxième moment fort, le duo Slam alikom, avec un bagout de haute facture et une gouaille coquine et insolente, mais ni agressive ni indélicate, toute en nuance nous ont oxygéné la tête et l'esprit. Hatem Karoui, notre Raymond Devos national, réussit le tour de force de nous faire revisiter notre parler traditionnel avec ce qu'il a de vrai et de franc. Son complice guitariste Hatem Rekik, avec des accords en or n'arrête pas de rajouter de l'huile sur le feu. Un duo d'enfer, explosif de talent. A la fin, il était facile pour Belhassen Ichi ichi de mettre le feu à la piste de danse. L'apothéose, en somme.