En raison de la crise financière, et de son impact sur l'économie réelle, le flux des Investissements Directs Etrangers (IDE) a baissé de 14% à 1.697 milliards de dollars en 2008, après avoir enregistré une croissance continue entre 2003 et 2007 couronnée par un record qui s'est établi au cours de cette dernière année à 1.979 Mds $. Selon le Rapport mondial sur l'investissement, de la Conférence des Nations unies pour le commerce et le développement (CNUCED), «la chute des profits des entreprises et des prix des actifs ont fortement diminué la valeur et le champ pour des fusions et acquisitions transfrontalières le principal moyen d'entrée des IDE dans les pays développés et, de plus en plus, dans les pays en développement également». Toutefois, la situation diffère d'un bloc économique à un autre. Dans les pays développés, les flux rentrants et sortants d'IDE ont baissé respectivement de 29% (à 962 milliards $) et de 14% (à 1.507 Mds $). Et on estime cette chute à 30-50% durant le second semestre 2009, comparé avec la seconde moitié de 2008. A l'opposé, les flux rentrants d'IDE ont atteint des niveaux records dans les économies en développement et en transition, passant respectivement à 37% et 7% du volume global, contre 27% et 5% durant l'année précédente. La «part combinée» s'est établie à 43% «approchant la part record atteinte en 1982 et 2004», souligne le rapport. Toutefois, le flux en direction des pays en développement et émergents a amorcé son déclin vers la fin 2008, soit près d'une année après les pays développés, lorsque «le retournement des les principaux marchés d'exportation a commencé à affecter sérieusement leurs économies». D'après le rapport, la structure de l'actuelle baisse dans les IDE «est similaire à celle enregistrée en 2001. Cependant, le déclin proportionnel dans les investissements en actions aujourd'hui par rapport aux bénéfices réinvestis et autres flux de capitaux est plus grand que celui enregistré durant la précédente récession. Ce développement est frappant, du moment que plus grande est la portion de la baisse des IDE due au recul dans les investissements en actions, plus la reprise devrait vraisemblablement prendre de temps». A l'opposé de la plupart des autres régions, l'Afrique a vu le volume des IDE atteindre le chiffre record de 88 milliards de dollars en 2008, malgré la crise financière mondiale. Les IDE ont augmenté dans quatre des cinq sous-régions de l'Afrique en 2008. Bien que sa part du flux total destiné à l'Afrique ait baissé par rapport à 2007 de 36% à 27%-, l'Afrique du Nord a pu attirer 24 Mds $ d'IDE au cours de l'année écoulée. Trois pays de cette région Algérie, Tunisie et Soudan- ont vu leurs parts augmenter, alors que celles du Maroc, de la Libye et de l'Egypte baissaient. L'Afrique sub-saharienne a vu quant à elle sa portion du gâteau des IDE passer de 64% en 2007 à 73% en 2008.