La Chancelière allemande accuse le projet de bibliothèque numérique en ligne du groupe américain de violer le droit d'auteur. Angela Merkel s'est jetée, ce week-end, dans la bataille contre Google Books, le projet de bibliothèque universelle en ligne. Le mastodonte américain a déjà numérisé 10 millions de livres, depuis 2005 ¯ notamment à Harvard et Oxford ¯ et il pousse les bibliothèques de la planète à ouvrir leurs rayons. Dans son podcast hebdomadaire, la Chancelière fustige cette entreprise : «Les droits d'auteur doivent être protégés sur Internet. C'est pourquoi nous rejetons la numérisation si l'on ne tient pas compte de cette protection, comme le fait Google. Le gouvernement pèse de tout son poids pour défendre les écrivains», rétorque-t-elle à Serguei Brin, l'un des patrons de Google, qui prétend mettre le savoir à portée de tous. Cette prise de position coïncide avec l'ouverture, mercredi, de la Foire du livre de Francfort, premier salon au monde pour les ventes. Auteurs et éditeurs s'inquiètent d'une concurrence gratuite qui pourrait les acculer à la faillite. En France, les Editions du Seuil ont engagé des poursuites pour contrefaçon contre le groupe américain. Outre-Atlantique, Google a conclu un accord amiable avec les professionnels de l'édition : il va verser 125 millions de dollars à un registre des droits. Auteurs et éditeurs recevront une somme fixe de 5 à 60 dollars par ouvrage inscrit, puis 63% des recettes... Car l'entreprise n'est pas philanthropique. Sur chaque page vue, Google place ses liens publicitaires. Pour l'heure, un tel registre n'existe pas en Europe. Ce sera l'un des dossiers chauds de la prochaine commission européenne. http://www.ouest-france.fr