L'Agence nationale de sécurité informatique (ANSI) a mis à profit la Journée de l'enfance, journée célébrée le 11 janvier de chaque année, pour mettre à la disposition des jeunes et des parents des astuces, voire des outils efficaces permettant une navigation sécurisée sur Internet et les autres réseaux d'information et de communication. Concrètement, l'ANSI a confectionné divers supports et guides sur les solutions et outils de sécurité pouvant aider les parents à contrôler l'utilisation raisonnable de l'Internet par leurs enfants. Elle leur propose même un encadrement et une assistance régulière et à leur portée. A cette fin, elle a mis en place un répondeur aux urgences informatiques «TunCert». Ce service fonctionne en temps réel, 7 jours sur 7 et 24 heures sur 24. L'enjeu d'une telle initiative est de taille lorsque l'on sait que l'arnaque et le détournement des mineurs à des fins mal intentionnées sont un risque constant, et lorsque l'on sait également que 900 mille tunisiens sont inscrits à «Facebook», le réseau social numérique le plus fréquenté au monde, et que la Tunisie compte plus de 3 millions d'Internautes. Pis, selon des statistiques de Microsoft, plus exactement d'après les usages de sa messagerie instantanée Live Messenger, les «chatteurs» tunisiens se classent 3èmes dans le monde, avec une moyenne de 13,54 minutes de conversation par jour et par utilisateur, les premiers en Afrique avec 19,17 messages par jour et par utilisateur, et 7èmes dans le monde pour le nombre de messages par jour. Les chatteurs tunisiens sont devancés par leurs collègues afghans (32 messages et 20,9 minutes par jour et par utilisateur) et serbes (22,4 messages et 12 minutes par jour et par utilisateur). Ce classement auquel les nombreuses consultations sur la jeunesse n'ont pas accordé l'intérêt requis laisse perplexe. Doit-on y voir une bonne ou mauvaise évolution du comportement de ces jeunes âgés entre 15 et 35 ans ? Cependant, une étude sociologique sérieuse et indépendante peut nous éclairer sur ce besoin de jeunes tunisiens, «trop solitaires apparemment», de communiquer et de rechercher à travers Internet l'âme sur, et son corollaire, affection et réconfort. Un tel comportement s'inscrit en porte à faux avec les efforts que déploie le gouvernement tunisien pour développer l'infrastructure des TIC et aux bons scores que réalise la Tunisie à l'échelle internationale. Le rapport du Forum économique de Davos sur les technologies de l'information et de la communication 2008-2009 a classé la Tunisie première au Maghreb et en Afrique, 4ème dans le monde arabe et 38ème dans le monde sur un total de 134 pays listés. Par sous-rubriques, la Tunisie a réalisé d'excellents scores à l'échelle mondiale. Elle est ainsi classée 3ème en termes de réussite du gouvernement dans la promotion des TIC et 8ème quant à la place de choix qu'occupent les TIC dans la stratégie gouvernementale. Avec ce bon classement, la Tunisie maintient son positionnement à l'échelle régionale pour la troisième année consécutive et confirme de manière éloquente la détermination des pouvoirs publics à aller de l'avant sur la voie de maîtrise des TIC, perçues comme un créneau accélérateur de progrès et de développement. Seulement, avec ce nombre 'effrayant'' de chatteurs, il faut admettre, en toute objectivité, que l'on est bien loin de tout progrès.