Lundi 24 mai 2010, à Rabat, les partenaires sociaux (syndicats, patronats et autorités politiques) de la Tunisie, de l'Algérie, de la Mauritanie et du Maroc ont institué le premier comité de liaison du dialogue social pour le Maghreb arabe (Libye exceptée). A travers cette création, l'adoption de résolutions, de déclarations et d'avis communs sur les sujets inhérents aux conditions des travailleurs et à la situation du marché de l'emploi sera facilitée. A terme, il s'agirait même de «discuter de conventions sociales communes, d'accords-cadres sur des thèmes conjoints, tenant compte des intérêts de chacune des parties dans chacun des pays concernés, dans le respect des normes du Bureau International du Travail, des règles en matière de relations du travail applicables dans chacun des pays et en respect avant tout du travail décent et de qualité», précise la déclaration commune adoptée lors de la conférence. En s'appuyant sur leurs similitudes en termes de problématiques de l'emploi telles la réforme des systèmes de retraite en vigueur, l'intégration de l'approche genre et de l'égalité des sexes, la généralisation de la couverture sociale, la garantie du travail décent, etc. Ces ressemblances se traduisent également dans les chiffres, par exemple : les faibles taux d'activité féminine ou la part des jeunes de moins de 30 ans sans emploi atteint 69% au Maroc, 72% en Tunisie et 75% en Algérie. Lors de cette rencontre, des représentants de la Confédération européenne des syndicats ont proposé la création d'une zone au sein de la région dans laquelle les entreprises et les salariés pourraient circuler librement. «Les entreprises gagnent à concourir pour des marchés plus grands, et les travailleurs mobiles sont à même de saisir de meilleures opportunités que celles de leur seul pays d'origine. Ce sont les deux leçons que nous avons apprises au cours des cinquante dernières années en Europe». Une idée qui semble convaincante mais qui aura du mal à trouver de l'écho dans un Maghreb arabe économique toujours balbutiant