La proposition a été lancée «spontanément?» jeudi 2 décembre 2010 au siège du ministère du Commerce et de l'Artisanat par Dhafar Tchagueliane, ministre d'Etat turc en charge du Commerce, à son homologue tunisien. «Monsieur le ministre, a-t-il déclaré, s'adressant à Ridha Ben Mosbah, soyons pratiques et travaillons ensemble à renforcer notre présence en Afrique. Pas uniquement dans un cadre bilatéral mais également au niveau de pays tiers. Je préside à partir du dimanche 12 de ce mois-ci une délégation d'hommes d'affaires et d'investisseurs en direction de 5 pays africains. Et si l'idée vous séduit, nous serions heureux d'aller ensemble faire de la prospection au Nigeria, Ghana, Guinée Equatoriale, Côte d'Ivoire, Angola, et deux jours après, nous repartons en Ethiopie. Ceci est une invitation ouverte pour vous, rassemblez vos troupes et partons conjointement en campagne. Chacun de nos pays possède des spécificités, la variété de nos produits peut être un élément enrichissant». Beau raccourci que la Tunisie! Le ministre turc chargé du Commerce extérieur vise en fait à développer la coopération triangulaire en prenant les pays francophones du Sud par le biais de ceux du Nord. Il a d'ailleurs atterri en Tunisie suite à sa visite au Maroc. Nous ne pouvons pas dire que ce n'est pas de bonne guerre! Il avoue cependant sa volonté de renforcer ses échanges avec la Tunisie dans un cadre de partenariat équitable. «Nous ne sommes pas venus dans votre pays pour tout juste vendre nos marchandises. Nous sommes là pour offrir notre soutien et encourager les investisseurs turcs qui désirent s'implanter dans votre pays». M. Dhafar a rappelé que son rôle en tant que ministre turc du Commerce est de militer pour l'augmentation des exportations des produits de son pays à l'international et l'attraction de nouveaux investissements. Mais «qu'à titre personnel, il tient à renforcer les échanges commerciaux avec la Tunisie dans un cadre plus équitable et plus équilibré». Depuis sa désignation à la tête du ministère, il y a 18 mois, Dhafar Tchagueliane a fait 15 fois le tour du monde et a visité près de 75 pays pour y développer les liens commerciaux, et disons le crûment «vendre la Turquie» en tant que l'un des sites économiques les plus importants et influents en Europe. Ancien homme d'affaires ayant opéré pendant 27 ans dans l'industrie, «je n'ai pas appris l'économie dans les livres ou par les programmes télévisé», les mots qui reviennent très souvent sur sa bouche sont «terrain et concret». «Une voiture qui peut rouler à 300 km/heure ne peut le faire sur une route non balisée, d'où l'importance pour nous en tant que responsables d'éliminer les obstacles qui entravent l'évolution du courant des échanges entre nos deux pays sur les plans réglementaire et procédural.. Classée 6ème économie européenne, la Turquie présente nombre d'avantages. Elle pourrait faire profiter les pays du Sud de la Méditerranée de son savoir-faire et de son expertise déjà à condition que ce soit réalisé, et c'est un point sur lequel insistent les homologues tunisiens, dans le cadre d'un véritable partenariat et d'une solidarité réelle. La Tunisie a également beaucoup à offrir dans certains secteurs autres que les hydrocarbures.