Le député d'El Karama Abdellatif Aloui a diffusé en direct le chaos régnant ce jeudi 16 juillet 2020 au parlement dans son bâtiment annexe. Se prenant pour un journaliste, il relayait « seconde par seconde » ce qui s'y passe, tout en s'en prenant aux journalistes qui, d'après lui, ne couvrent pas comme il se doit l'événement. D'après lui, la « fasciste (c'est comme cela qu'il désigne Abir Moussi dans son direct) s'érige contre la démocratie et la volonté du peuple. Ailleurs, quand on s'en prend au président du parlement, c'est avec les cartouches qu'on répond », dit-il. Pour Abdellatif Aloui, les journalistes encouragent Abir Moussi dans sa missive et ne dénoncent pas cette atteinte à la démocratie. Il s'en prend ensuite aux instituts de sondage et particulièrement à Hassen Zargouni qui a classé le PDL premier, laissant entendre que ces chiffres sont faux et ne reflètent pas la réalité.
Ce que Abdellatif Aloui omet de dire, et ce qu'il tente de faire oublier à ses électeurs, c'est que le parti de Abir Moussi a obtenu plus de voix que le sien. Il s'en prend aux journalistes parce qu'ils déforment la réalité d'après lui et omet de dire que tout ce grabuge a pris naissance quand son propre parti a forcé la sécurité présidentielle pour imposer l'entrée d'une personne fichée S17. Les journalistes tentent de relayer ce qui se passe vraiment dans l'assemblée et non ce qui se passe d'après le ressenti d'Al Karama.
Abdellatif Aloui peut rester dans sa tour d'ivoire et continuer à croire que c'est lui le représentant du peuple, les chiffres demeurent têtus et placent le PDL devant lui. Il peut semer le doute dans les chiffres des instituts nationaux de sondage, cela ne change rien à la réalité. Dans les démocraties qui se respectent, les analyses politiques se font sur la base des résultats des élections et les estimations des instituts de sondage que cela plaise ou pas à M. Aloui.