La militante et ancienne porte-parole de la présidence de la République, Saïda Garrache a été présente, ce dimanche 24 janvier 2021, à l'émission « Portrait » d'Elyes Gharbi sur les ondes de Mosaïque Fm, pour revenir sur son parcours et révéler plusieurs dossiers durant son passage à Carthage. Après avoir retracé son long parcours et ses actions en faveur de la cause féminine et son militantisme pour les droits et libertés, Saïda Garrache est revenue sur son passage à Carthage, assurant qu'elle avait rejoint Nidaa Tounes et le cabinet présidentiel parce qu'elle avait confiance en Béji Caïd Essebsi en tant qu'homme politique capable de gérer le pays. « Plusieurs personnes n'étaient pas d'accord pour ma désignation à Carthage. C'était des personnes du parti craignant pour leurs intérêts, notamment avec le mouvement Ennahdha ».
Revenant sur le rôle de Hafedh Caïd Essebsi durant cette période, elle a indiqué « que dieu lui pardonne. En deux mots : Hafedh Caïd Essebsi considérait le parti Nidaa comme étant la propriété privée de son père, un patrimoine familial. Ça résume tout. Il n'avait aucun projet politique, contrairement à son père. Pour lui c'était un investissement personnel ».
Dans le même contexte, elle a affirmé que « la famille s'était renfermée sur le président et ne nous donnait aucune information, notamment, sur son état de santé durant les dernières heures. Lorsque son état de santé s'est dégradé, des membres de sa famille m'ont appelée désemparés, ils voulaient qu'il passe ses dernières heures à son domicile à la Soukra et ne voulaient rien dire à l'opinion publique. Je leur ai dit qu'il n'était pas uniquement leur père, mais aussi le président de tous les Tunisiens et qu'il fallait communiquer. Je leur ai dit que le communiqué devait sortir du cabinet présidentiel et c'est ce qui a été fait ».
Elle a ajouté que Béji Caïd Essebsi n'était pas d'accord pour la signature des amendements du Code électoral, mais aussi il n'avait pas la force de signer, « Pour l'Histoire, sa famille nous ont remis durant cette période une décision de grâce présidentielle qui ne portait pas sa signature. Nous avons refusé cette décision. Maintenant, pour les amendements, Béji Caïd Essebsi a toujours veillé au respect de la Constitution, et ne pouvait les signer puisque selon lui c'était inconstitutionnel. Il ne pouvait prendre d'autres mesures puisqu'il était fatigué et affaibli ».