L'actualité hebdomadaire a ceci de particulier qu'elle permet une mise en perspective de ce qui jalonne une semaine, et le temps de l'analyse peut prendre le pas sur la réaction intuitive d'une information immédiate. Distance et hauteur deviennent alors les deux mamelles d'une réflexion nuancée par un corpus de valeurs universelles. Transcender la matière pour faire dominer l'esprit. Ainsi panse-t-on le Monde, disent les penseurs. Cette semaine s'est réuni le G7, le club très fermé des dirigeants allemands, français, britanniques, canadiens, italiens, japonais et américains qui souhaitent influer sur le monde. Et le monde pour ce club, c'est le G20, même club, mais plus élargi. Ce club de ce qui pourrait paraitre comme celui de l'entre-soi, tolère quelques invités pour chacune de ses éditions. Il s'agira cette fois-ci de l'Australie, de l'Inde, de la Corée du Sud et de l'Union européenne. Et tout ce beau monde va donc prendre photos et repas, langues et positions, pour dégager des intentions communes sur ce qui restera des positions, car la réalité du quotidien du monde est très loin des story Instagram, fusse-t-elle de nos puissants.
A l'ordre du jour cette année, d'abord une meilleure répartition des vaccins sur la planète. Après s'être copieusement servi pour certains, un regard jeté dans le rétroviseur de sa conscience nous fait apercevoir une Afrique par exemple, qui n'a bénéficié que de 2% de la production mondiale de vaccins, alors que sa population (1,3 milliards d'individus) représente plus de 15% de la population mondiale (7,8 milliards d'individus). Le G7 propose donc de fournir à l'Afrique un milliard de dose, soit 500 millions de personnes vaccinées, un tiers de la population, là où on commence à parler d'immunité à partir de 60% de la population totale vaccinée, et 80% si les jeunes sont exclus. Posons le hashtag #tropeu
Comme le terrorisme, on pense arrêter une pandémie en fermant ses frontières. Parce que de la même manière qu'on imagine qu'une idéologie meurtrière va s'arrêter à nos frontières gardées, on croit qu'un virus ne migre que par avion. A l'heure de la mondialisation, le véhicule de la pensée terroriste s'est dématérialisé, alors que dans le même temps, les virus s'accrochent à tout ce qui s'exporte. On vaccine son corps en lui apprenant à reconnaitre le mal. Pour ce faire, on étudie le mal pour en connaitre, les ressorts, les forces et les faiblesses. Il en va de même pour le vaccin de l'esprit. Or étudier les genèses de ce qui peut le corrompre est parfois un débat interdit. Proposons le hashtag #penseeradicale
Posons la réflexion avec des mots. Comment se fait-il qu'un continent entier qui représente un sixième de la population mondiale n'a accès qu'à 2% de l'antidote d'un virus assassin ? Peut-on lutter contre l'islam politique radical en se contentant de le dénoncer, certes pour ce qu'il est, un mal absolu ? Pourquoi ce continent entier n'a pas accès à plus de doses vaccinales ? Pourquoi la pensée islamiste radicale trouve-t-elle autant de cerveaux à infecter ? Tentons le hashtag #metaphore Certains blâmeront avec force courage et conviction, parfois au péril même de leurs vies les pays riches de laisser mourir les pays pauvres. D'autres s'opposeront aux projets noirs de l'islam politique avec la même force, le même courage, et la même conviction et aux mêmes périls de leurs vies. Mais dans les deux cas, tous ceux qui diront que cette opposition est nécessaire mais pas suffisante, que d'une réflexion posée nécessaire doit naitre des actions complémentaires indispensables, ceux-là se feront vilipendés, conspués, insultés, marginalisés, parce que ne pas être aveuglement avec eux, c'est être consciemment contre eux. Osons le hashtag #lesholligansdeAbirmoussi
Revenons au G7 après cette allégorie qui n'a rien de caverneuse, ces réalités n'étant pas des ombres qu'on aperçoit, mais des faits qu'on observe. Il souhaite un engagement ferme pour le climat. On parle même d'un plan Marshall. Et là encore cette intention est à l'adresse des pays qu'on appelait anciennement les pays en voie de développement. Les grands de ce monde veulent aider les pays pauvres à « décarboniser » leurs économies, quand ces mêmes pays se demandent comment ils vont maintenir une économie asphyxiée. Les préoccupations d'un air pur des uns se confronte à la nécessité de pouvoir respirer un quelconque air pour les autres. Affirmons le hashtag #ondoittousrespirer Ici encore, une métaphore pourrait être faite entre ceux qui ont le luxe de vouloir purifier l'air ambiant, quand la préoccupation des autres, du plus grand nombre, est de pouvoir simplement respirer. Ici encore force est de constater que les attentions climatiques sont louables, qu'il convient de les appuyer, de les soutenir, dans un monde qu'on sacrifie. Mais ces actions doivent s'accompagner d'autres mesures, concomitantes, à l'adresse des plus faibles dont la nécessité première est la survie. Ne pas le faire, c'est accentuer un fossé déjà large entre les impératifs vitaux des uns et des autres. Suggérons le hashtag #globalitédescombats Se débarrasser de l'air nauséabond d'un islam politique radical est une nécessité qui profitera à tous et c'est un combat louable qu'il faut appuyer et soutenir. Concomitamment, il faut proposer, imposer, agir pour que les questions vitales quotidiennes des moins bien lotis, nombreux, trouvent des réponses. Osons le hashtag #oppositioneclairée Ces réflexions posées sur le G7 et grâce au G7, balayons le reste pêle-mêle.
La Hongrie s'enfonce désormais un peu plus dans le conservatisme politique en interdisant « la promotion de l'homosexualité auprès des mineurs », là où la sexualité des mineurs ne devrait être qu'une préoccupation de santé publique et de morale universelle. Les tendances sexuelles, hétérosexuelles ou homosexuelles, relevant du domaine privé de chacun. Cette nouvelle loi empêcherait par exemple, Coca Cola de faire ses publicités annuelles pour la tolérance, comme celle de 2019, pour laquelle le même Président hongrois avait appelé au boycott de la marque dont les affiches du Coca zéro avaient pour slogan « zéro sucre, zéro préjugé ». Rappelons qu'il a fallu attendre le 17 mai 1990 pour que l'OMS considère que l'homosexualité n'est pas une maladie mentale. Certains le pensent encore, mais ceux-là ne sont toujours pas sur la liste de l'OMS.
Les Président Macron et Erdogan vont se rencontrer la semaine prochaine juste avant le sommet pour l'OTAN dont leurs pays sont tous deux membres. Quatre dossiers sont à l'origines de la dégradation, c'est un euphémisme, de la relation Franco-Turque. Le conflit syrien, la guerre en Lybie, les affrontements entre l'Azerbaïdjan et l'Arménie, et les provocations turques à l'adresse de la Grèce. Erdogan est depuis devenu un commentateur assidu de la politique française, allant jusqu'à douter de la santé mentale du président Macron quand ce dernier a défendu le droit à caricaturer. Un affront diplomatique qui faute de réaction était resté un coup d'épée dans l'eau, ou pour coller à l'actualité, une claque qui a raté sa cible.
C'est la fin de la semaine, c'est la fin de ce trip, vous pouvez éteindre vos smartphones.